Un pour tous...

Léon se releva lentement, réellement surpris par la réaction des inconnus... Immobile, il les regarda s'éloigner et se permit même un léger sourire. Peut-être avait-il été un peu trop prompt à juger ces Night Wolves comme une bande de rapaces assoiffées de sang. Il y avait en effet quelque chose de sublime dans l'absurdité et l'illogisme apparents de leur réaction qui convenait bien à ce monde si étrange.
Il réfléchit à ce que le colosse leur avait proposé avant de disparaître. Ambassadeur d'un groupe auprès d'un autre... Il existait donc de véritables organisations dans ce monde auprès desquelles on pouvait jouer au diplomate? Voilà qui n'était pas sans lui rappeler le climat de constante guerre des gangs qui régnait à Bangkok. Il se rappela l'époque des deals organisés sous les ponts entre deux groupes armés d'automatiques, et son sourire s'agrandit. Il était curieux de savoir à quoi ressemblait l'autre groupe, l'Agora...
Mais en attendant, il avait des préoccupations plus immédiates. Le reste du groupe des condamnés
s'était relevé, et tout le monde semblait quelque peu abasourdis. Léon réfléchit aux différentes réactions indiquées dans ce genre de cas... Le moine accepterait-il de reprendre le duel? Sans doute pas, maintenant qu'il était calmé. De toute façon, il y sans aucun doute beaucoup mieux à faire. Puisque personne ne semblait être hostile, peut-être pourrait-on alors entamer une conversation?
Après avoir ramassé sa rapière, il jeta un coup d'oeil aux affaires entassées devant eux. Il possédaii déjà quelques pilules, le flingue n'était pas sa spécialité et si le gilet pare-balles pouvait s’avérer utile, il risquerait aussi de réduire grandement sa liberté de mouvement. Les couteaux en revanche... Le maniement de la rapière n'atteignait son niveau le plus élevé qu'avec l'aide d'une dague dans la main gauche, et si un couteau n'était pas parfait, il ferait tout de même l'affaire.
Finalement, il prit la parole, s'adressant au groupe:

-Bon... on est sans doute tous très choqués par l'expérience que l'on vient de vivre, mais il faudrait voir à décider ce qu'on fait du butin que nous ont gracieusement offert le chef de meute et ses copains. Pour ça, y a pas 36 solutions: soit on applique la méthode habituellement en vigueur dans ces ruines, et on s’entre tue jusqu'à ce que le dernier encore en vie puisse s'approprier ce qui reste, soit on peut agir comme des gens civilisés, se partager équitablement le butin et repartir chacun de son côté.
Ou alors, on peut aussi voir sur le long terme, et se dire qu'ensemble on survit mieux que seul. Qu'en dites-vous gentlemen?

H.S.:

Ha ben merde alors .Sur le cul . Si lui avait dit ça pendant qu'il était en joue il ne l'aurait jamais cru . finalement il n'était pas si malchanceux que ça , ces nights wolves lui ressemblaient quelque peu . Il remerciait de tout son coeur celui qui lui avait légué sa cigarette et la savourait lentement . Il comptait bien servir de médiateur car il ne tenait pas à faire mentir ce Joe Donnvan et perdre son pari, il ne voudrait pas en subir les conséquences .La proposition du type à la rapière était plutôt judicieuse . Vu la manière dont ils avaient été déculottés en étant seuls c' était sans équivoques : il fallait s'unir . une fois relevé il jaugea ses nouveaux compagnons , compagnons ? il l'espérait.Il les salua selon ses usages un "Hoy !" détonnant accompagné d'un signe de main . Tout en fumant , Dan se dirigea vers le butin, en lâchant "ouais , ça me parait être une bonne idée" il s'accroupi et lorgna l'équipement qui jonchait le sol, tout en fumant il saisi le gilet pare-balles et une pilule , puis se releva et dit : "voila ce qui m'intéresse les gars , pas d'objections ?.... D'ailleurs avant ça ,vous comptez aller voir cette agora là ou pas ? personnellement , je vous le dis franco , ça m'intéresse de ne pas m'attirer les foudres de ces types là donc ça m'intéresse de faire ce qu'ils demandent , et puis il sont plutôt généreux : voyez" il montra l'équipement laissé par terre "Par contre excusez moi 30secondes faut que je récupère un peu de composants sur mon truc raté là" il se dirigea vers l'échec de bouclier et récupéra le fil de fer (50cm) et les 5 clous tout en finissant sa cigarette , biensur tout en se faisant il continuait de discuter avec les inconnus .

Jamais Amnaël n’aurait pensé que cela se finirait ainsi. Etait ce un rêve ? Non, tout était bel et bien réel. Le chef des Night Wolves s’était éloigné avec ces hommes, ils étaient désormais seuls, livrés à eux même. Et le plus important, ce qui avait le plus de valeur en ce monde, ils étaient vivants.

Soudain, il fut étonné d’entendre le discours de celui qu’il avait pris jusqu’à maintenant pour un psychopathe. S’unir pour mieux survivre, c’était là des paroles véridiques. Seuls, ils ne pourraient pas survivre bien longtemps. Amnaël ne pouvait plus se permettre de rester caché à observer les gens et à piller tout ce qu’il pouvait.
Ce fut ensuite au tour de l’iroquois de parler, il manifesta son enthousiasme à aider les Night Wolves au travers de ce pari stupide qu’ils avaient fait sur eux…

- Je suis d’accord, nous devons nous regrouper pour mieux survivre, seul nous ne pourrons pas tenir bien longtemps. Mais que diriez-vous de remettre les présentations à plus tard ? Je pense qu’avec tout le raffut qui a été causé ici des gens pourraient bien rappliquer. Donc ce serait bien de se grouiller de se mettre à l’abri si vous voyez ce que je veux dire.

Tout en prononçant ses paroles, Amnaël se baissa pour ramasser son couteau et se dépêcha de le ranger pour que personne ne voie dans ce geste une tentative d’attaque. Puis il se tourna à son tour vers le moine, en pensant qu’il devrait parler avec lui, il devrait le remercier, mais tout cela devra attendre qu’ils soient en sécurité. Amnaël se contenta de dire :

- Lobsang je ne sais pas si vous vous rappelez de moi, mais moi je me souviens très bien de vous. Aussi je n’oserais rien prendre parmi le butin que l’on nous a laissé avant vous, servez vous, je prendrai ce que vous ne voudrez pas …

Tout change. Pendant toute sa vie une chose s'était révélée totalement juste : Tout change. Toute situation, même la plus désespérée, même la plus critique, est susceptible de changer. Lobsang savait ça, mais il n'avait pas su en tenir compte durant sa fausse exécution. Il avait été un peu surpris par l'humour occidental. Même presque déçu, il s'était préparé à mourir. Maintenant la machine infernale de la vie redémarrait sans passer par l'étape "mort certaine" et il fallait être de nouveau sur ses gardes, à l'affut de la mort. Cette fois-ci la mort était un vautour que ne voulait pas foncer sur sa proie, pas tout de suite du moins. Pour ce qui était de rapprocher deux groupes de Paris, Lobsang ne savait que trop penser. Ces loups tentaient-ils de jouer encore avec eux ? Eux ? Lobsang réalisa que c'était bien tôt pour penser que les trois autres survivants soient d'accord pour s'associer avec lui, afin de survivre ensemble. Et de mieux comprendre ce monde dévasté. D'ailleurs, Lobsang avait beaucoup de questions. Que s'était-il passé ? Qu'est-ce-qui avait ce désastre ? Une troisième guerre mondiale ? Une guerre utilisant les même bombe utilisés sur Hiroshima et Nagasaki ? Surement vu le désordre. Les autres en savaient-ils plus que lui ? Qui avait provoqué cette guerre ? C'est là que Lobsang, comprit qu'il aurait dû lire les journaux, écouter les gens, se renseigner, au lieu de rester en permanence confiné dans son appartement. Quel était ce groupe dont avait parlé le « chef » ?

Le jeune « paon » pris alors la parole interrompant les réflexions de Lobsang. Sa dernière phrase fut celle que Lobsang trouva la plus convenable. « ensemble on survit mieux que seul. » La priorité de Lobsang n’était pas forcément de survivre, il voulait surtout comprendre. Mais il se dit que pour comprendre il valait mieux être vivant, que la mort était un lourd obstacle à la compréhension du monde, et que le processus de réincarnation était bien long. Il s’agit de réapprendre à chaque vie, les acquis des vies précédentes.
Puis le dénommé « Dan » à la chevelure surréaliste, pris à son tour la parole. Il disait être intéressé par une sorte pilule, et un habit gris, bizarre et poussiéreux qui semblait avoir été trouvé dans une poubelle. Lobsang haussa les épaules, s’il voulait récupérer ces objets, qu’il le fasse ! (Ceci-dit il n’était pas sûr de la réaction des autres).

Lobsang repensa à sa tringle laissée sur la place. Il y tenait pas mal. Il comptait prendre la parole à son tour quand le dénommé « Amnaël » brisa le silence pour dire qu’il serait heureux de fonder un groupe. Lorsqu’Amnaël lui demanda s’il se rappelait de lui, Lobsang pu confirmer ses doutes, ils s’étaient déjà vus, mais il ne savait plus dans quelle circonstance, peut-être dans un supermarché ? Surement, le seul moment où Lobsang avait l’habitude de sortir de son appartement c’était pour s’approvisionner. Par contre, Lobsang fut réellement étonné lorsque le jeune homme lui proposa de se servir parmi les objets des « Night Wolves ». Ce jeune homme avait une dette envers lui ? Lobsang ne s’en souvenait pas. Il se dit qu’il demanderait des explications plus tard et pris enfin la parole :

- Oui, ton visage m’est familier, ta voix aussi, mais je ne me rappelle plus vraiment de notre rencontre, désolé. (Il venait de le tutoyer, car il n’avait jamais compris cette tradition du vouvoiement pourtant commune à de nombreux pays.) Puis, s’adressant aux survivants, il reprit la parole :

- Pour ce qui est des présents, vous pouvez en faire ce que vous voulez, je suis d’accord pour faire équipe avec vous.
Et toi ! Décline ton nom comme tout le monde, (Il désignait le Paon) qu’on sache au moins comment t’appeler ! Cela fait, vous m’excuserez aussi, je récupèrerai ma tringle de rideau que j’ai laissé sur la place.

Bon... Visiblement, personne n'avait de pulsion meurtrière. Voilà qui allait sans doute faciliter les relations entre les différents membres de ce "groupe" improvisé. Ils avaient même réagi plutôt positivement à ses propositions.

Pour ce qui était du partage du butin, le punk (Dan?) s'était précipité sur le gilet pare-balles sans demander son reste... Un cas à surveiller: si il voulait avoir de grosses parts de butin, il faudrait qu'il se montre utile. Il semblait posséder quelques connaissances en bricolage et en récup' (sa coiffure même en était une preuve. Entretenir ce... truc pendant près de six mois dans un monde comme celui-ci constituait un véritable défi) et pourrait donc s'avérer utile en son temps.

Le moine fit preuve d'un détachement typiquement religieux en refusant de prendre quoi que ce soit. C'était visiblement un bouddhiste, et si Léon se rappelait bien ses cours de civilisation orientale, un tibétain. Ce peuple si lâche, qui avait plié sous la botte chinoise sans même résister (ou si peu), perdu qu'il était dans ses transes et ses contemplations religieuses. Cela expliquait également pourquoi l'homme s'était tellement emporté lorsque il avait essayer de lui parler en mandarin. La prochaine fois, il réfléchirait à deux fois avant de vouloir démontrer ces talents linguistiques... Cependant, si ce Rimpotché avait sans doute un peu abusé des bâtons d'encens, il n'en restait pas moins qu'il savait se défendre honorablement avec un bâton.

Quant au dernier... Comment avait-il dit s'appeler déjà? Amnaël? Difficile de trouver prénom plus ridicule, même en cherchant bien... Du moins pour les noms européens. Apparemment, il s'agissait d'une nature servile, mais fidèle (un chiot somme tout). Il avait refusé de se servir avant le moine, qu'il traitait comme une icône, à cause d'une sombre histoire survenue des années auparavant. Vraiment étrange... Et pourtant, l'homme faisait peur à voir: plutôt bien bâti, son teint presque blanc faisait ressortir les tâches écarlates sur sa chemise et son regard torve le rendait encore plus malsain. C'est sans aucun doute ce genre ce genre d'homme qui avait terrorisé les foules au temps de l'Angleterre Victorienne.

Mais le moine n'avait pas tort. Il était temps de conclure avec les présentations:

-Hum... On m'appelle Léon, Léon Phaidimien.

Ils n'avaient pas besoin d'en savoir plus pour le moment. Léon se retourna vers ce qu'il restait du butin et, fouillant dans sa poche, il en ressortit une pilule et, se tournant vers le moine et "Amnaël", il dit:

-Je sais pas ce que vous voulez prouver, vous deux, mais il y a certaines choses qu'on ne refuse pas... Ces comprimés, c'est la garantie que vous ne finirez pas la tête dans le caniveau à cause des radiations. Alors arrêtez de vous faire prier et prenez exemple sur Dan. Une chacun, ça devrait suffire. En ce qui me concerne, je me contenterais de ces deux couteaux... Le flingue ne me servirait à rien de toute façon.
Oh, et toi (il regarda en direction d'Amnaël), j'ignore ce que tes hippies de parents avait en tête en te nommant ainsi, mais il est hors de question que je me ridiculise à t'appeler comme ça... En ce qui me concerne, ce sera Jack.

Puis il se mit à examiner de plus près les deux couteaux. Ils ressemblaient à de petits couteaux militaires somme toute asse classique. Pas du tout l'idéal pour parer, mais ils étaient assez légers pour être utilisé comme des couteaux de lancers. Il voulut les ranger à sa ceinture... Et c'est alors qu'il remarqua la tâche pourpre sur sa chemise. La douleur était supportable pour le moment, mais il ne pourrait pas rester éternellement ici, à se vider de son sang. Ils allaient devoir trouver un endroit au calme pour faire le point et régler les problèmes de blessures. s'assit sur un morceau de statue et attendit que les autres aient terminé leurs affaires. Il allait falloir se mettre en route sous peu.

Ces pilules étaient des comprimés anti-radiations ! Voilà pourquoi Dan s'était montré si intéressé. Lobsang avait quelque-fois entendu les conséquences que les radiations avaient eues au Japon, après la seconde guerre mondiale. Mais ces radiations presque éternelle causant les plus grand maux répertoriés, lui semblait si loin, à l'époque. Et pourtant, si la Chine avait envahi le Tibet c'est notamment parce-que le Tibet était la plus grande réserve d'uranium au monde. L'uranium, nom si connoté de misère aux consonances agressives, Lobsang n'en savait que peu de chose. Mais une chose était sure, c'était la pire des découvertes humaine. Oui, Lobsang voulait bien prendre l'un de ses comprimés, pas tout de suite, mais dès qu'il sentirait une quelconque faiblesse.

- En effet des pilules de vie, ça ne se refuse pas. J'ignorais que de telles pilules existaient, encore un progrès de la science ! Je te remercie sincèrement. Par contre, je ne compte pas consommer de pilule tout de suite et je n'ai pas de poche dans ma toge. On pourrait les rassembler, si personne ne s'y oppose, et on pourrait voir si un de vous veut bien les transporter. Pour ce qui est de l'arme à feu, j'avoue ne pas savoir m'en servir. J'ignore même à quoi sert ce gilet.

(Il montra le gilet auquel Dan avait porté attention.)

- Vous allez dire que j'ignore beaucoup de chose, et c'est le cas, à par les arts martiaux, la philosophie, la méditation et la littérature tibétaine, peu de chose font partie de mon entendement, sans votre aide, je suis bon pour l'incompréhension totale, et l'impossibilité de survie. Je vais chercher ma tringle de rideau.

Il les laissa comme ça, après ce petit discours afin que les autres sachent à peu près qui il était pour le meilleurs et pour le pire. Tournant le dos, il se dirigea vers la place.

Dan était surpris par la réaction du niak , le pauvre allait vite apprendre l'utilité de ce genre d'habit , il lui expliqua donc brièvement : "ça Lobsang c'est un gilet balle , ça permet ,lorsqu'on te canarde dans le but de te trouer la peau, d'éviter d'être transformé en passoire, tu vois : " Dan montra les couches de kevlar rembourrées . Lorsqu'il vit que le 9mm jonchait encore le sol ainsi que le chargeur qui allait avec , il leva un sourcil d'étonnement :"attendez les mecs vous déconnez , me dites pas que vous allez laisser ce flingue tout seul comme un malheureux , moi qui croyait faire un bonne action en vous le laissant ... Jack tu le veux pas ?" , il regarda Léon et dit avec respect , "(ouais Jack ça lui va bien)" puis il regarda Jack :" ça serait bête de laisser une telle arme comme une malheureuse ici , c'est pas le genre de femme à laisser traîner seule ces temps ci . Si personnes est intéressé je cracherai pas dessus , y'aurait quelques pièces à récupérer quand il sera vide "

"D'ailleurs outre ça lobsang a raison , mieux vaut pas s'éterniser par ici , tant qu'on y est faudrait p't'être partir à la recherche de vivres avant de partir pour l'agora enfin remarque on a trouvera p't'être sur le chemin j'ai pas envie de perdre mon temps avec des consanguins cannibales enragés comme ceux qui vous ont foncé dessus tout à l'heure" Sur ce il se redressa ,après avoir fini de récupérer ses composants et sa cigarette . Il glisse le mégot dans la poche de son treillis en souvenir .

Le type, celui qui se dénommait Léon, il l'avait surnommé Jack. Était-ce une preuve de sympathie ? Habituellement on ne faisait ça qu'avec des amis, cela voulait il dire que le dénommé Léon le prenait pour un ami ? Ou bien était-ce encore de l'ironie comme lorsqu'il parlait au chef des NightWolves, Amnaël décida de ne pas y accorder trop d'importances.

- Jack, j'aime bien. Je déteste le nom donné par mes parents. Cela me va parfaitement.

Il ne put pas s'empêcher de se demander à quoi cela faisait référence...

Ensuite, après que Lobsang se soit servi, Amnaël décida de ramasser une pilule, et il leur lança:

-Vous faîtes ce que vous voulez avec vos pilules mais moi je garde la mienne, si l'un de nous les transporte toutes et se fait voler, on sera bien dans la merde.

Après Amnaël regarda à nouveau le tas par terre, il restait l'arme à feu et les 10 munitions. En matière d'armes à feu, Amnaël était aussi inexpérimenté que Lobsang. Aussi il prit sa décision et leur dit:


- Vous êtes sympa les gars à me laisser ce flingue, mais moi je sais pas m'en servir de ce truc là. Je veux bien le prendre pour le moment, mais ça me servira à rien. Toi, dit il en apostrophant le dénommé Dan, t'as l'air assez habile de tes mains, si t'es capable de me faire un arc assez solide avec des flèches, je te l'échangerai bien contre cette arme dont je n'aurais pas l'utilité, à moins que l'on ne m'apprenne à m'en servir.

Amnaël avait effectivement fait quelques temps du tir à l'arc pendant ses temps libres à l'époque. Et cela lui serait bien plus utile qu'un pistolet dont il ne ferait que gâcher les balles. Mais il ramassa tout de même l'arme conscient de la valeur qu'elle pouvait avoir.


- Bon, maintenant, quand le moine aura ramassé sa tringle et sera revenu, on pourra pt'être se mettre en route, comme je vous l'ai déjà dis, avec tous ce bordel, des gens vont surement rappliquer d'un instant à l'autre.

Apparemment, ils était temps de partir. Puisque le partage du butin s'était effectué sans problèmes, puisque personne n'avait contesté la décision de Dan de s'approprier la plus grosse pièce du butin, puisque le moine et son pote de toujours avait finalement accepté de prendre une pilule chacun, puisque "Jack" avait plutôt bien pris la manière dont il avait été rebaptisé (non pas que son avis fût d'une quelconque importance), ils n'avaient aucune raison de rester plus longtemps, totalement à découvert dans ce no man's land où n'importe qui pouvait les repérer à des centaines de mètres à la ronde. Mais où aller?Il n'avait rien à perdre, alors pourquoi n'accepterait-il pas le "pari" du Loup? Seulement, il savait que, aussi doué qu'il était, il ne pourrait réussir seul... Ces compagnons d'infortune n'était pas totalement réfractaires à l'idée de s'associer pour un moment et aucun d'entre eux ne semblaient présenter de troubles mentaux réellement sérieux, mais accepteraient-ils de risquer leur vie? Le punk avait apparemment pris sa décision, sans aucun doute appâté par la promesse d'une généreuse récompense, Jack était trop lâche pour rester seul, donc il suivrait... mais le moine? Son absence de réaction jusqu'ici laissait à penser qu'il ne se préoccupait pas de ce qui lui arriverait ensuite mais Léon ne pouvait en être sûr... Il décida néanmoins de tenter le coup.

-Visiblement tout le monde est d'accord pour partir, alors qu'attendons-nous? Si mes souvenirs sont bons, la place d'Italie se situe au sud d'ici. Cependant, vu l'état actuel de la capitale je doute que le voyage se fasse sans heurts. Mettons-nous en route vers le sud, on pourra toujours chercher un endroit où trouver un peu de matériel et se reposer sur le chemin. Plus tôt nous partirons, plus tôt nous arriverons à destination!

Léon rengaina sa rapière et ses couteaux, ramassa la ration de nourriture qui se trouvait à ses pieds, récupéra la pilule qu'il avait proposé à Lobsang et, sans attendre de réponses, se leva. Les prochaines secondes allaient être décisives. Si ces hommes avaient un minimum de bon sens, ils le suivraient. Sinon, il se retrouverait seul encore une fois.
Léon sourit en réfléchissant à ce qu'avait dit le Loup au sujet des paris...

Ma foi allons-y , Dan suivi Léon , j'te fais confiance pour le trajet mon gars , j'y connais rien à la carte de Paris Autant faire ça vite . J'pense que Malgré tout on pourra essayer de parlementer , vu la tête de cette armoire , il nous a conseillé la violence parceque c'est surement dans cette langue universelle qu'il a le plus de vocabulaire .

Il mit en chemin le gilet Pare balle sous ses vêtements , inapparent .

"Au fait Jack , si tu veux que j'te trafique un arc , il faudrait que tu me rapportes des morceau de fer assez souples mais pas malléables , et deux poulies ovales par contre le plus dur ça sera la corde , au pire j'peux essayer de la tresser avec de vieilles frusques mais ça fera pas long feu à la limite un câble de poulie de moteur en caoutchouc , dis moi quand t'auras réunis ces composants , j'te conseille les magasins de sport et les vielles bagnoles pour chercher. "

Lobsang était revenu auprès du groupe avec sa tringle glissé dans le dos, sous sa ceinture. Ils semblaient avoir décidés de partir vers le sud, de jouer le jeu des "Night Wolves", de relever le défi. Pourquoi pas. Il ne trouvait rien à y redire, si ce n'est que le groupe ne semblait pas vouloir réfléchir plus longtemps, ce que, seul, Lobsang aurait fait. Dan avait enfilé le gilet "Pare-balle" sous ses plaques de fer.

Il suivit de près le "Paon" nommé Léon. (Curieuse coïncidence qui fit sourire Lobsang, "Léon" étant le cri du Paon.)
Le paon, connaissait mieux Paris que lui apparemment. Y habitait-il ? Peu importe, il n'était pas difficile de connaître la ville mieux que Lobsang, vu que les connaissances de celui-ci se limitaient aux alentours de la rue Bouchardon. Lobsang, voulait tout de même que le groupe n'utilise la violence que dans le cas les plus désespérés, il avait peur que Dan en abuse comme pouvait le laisser penser ses paroles. Le moine pris alors la parole :


- La violence a beau être une langue universelle, c'est celle qui me parle le moins. On est en position d’infériorité face aux groupes armés, il vaut mieux ne pas être trop bavard avec nos armes.

-Ouai, on verra ça pour les matériaux, ça t'empêche pas de chercher de ton coté aussi si tu veux que je te refile le flingue.


Sur ce, Amnaël se mit en route en suivant Léon. S'il ne conaissait pas Paris sur le bout des doigts, les affirmations de ce dernier ne semblait pas aller à l'encontre de ses souvenirs, de plus, ce fameux Léon qui semblait s'être plus ou moins proclamé comme le leader de ce groupe improvisé, paraissait blessé. Amnaël pensa donc qu'il ne les amenait pas dans un quelconque traquenard, il avait surement besoin d'eux.


-Bon et bien, puisque tous le monde a enfin compris qu'il fallait qu'on décampe d'ici assez vite, allons-y et advienne que pourra...

-Parlementer? Si seulement tout le monde pouvait posséder autant de bon sens que vous. Alors, nous n'aurions sans doute pas à nous encombrer de lames, de flingues ou de gilet pare-balles... Mais si le Monde est dans cet état aujourd'hui, c'est justement parce qu'il existe -vous avez dû vous en rendre compte si vous avez survécu jusque là- moins de personnes raisonnables que de fous. Cependant je suis d'accord avec vous, mieux vaut ne pas attaquer les premiers si on est sûr de perdre. On privilégiera donc la diplomatie.


Ayant réglé la question de leur politique étrangère, ils continuèrent à marcher dans le silence, pendant un temps du moins. Très vite, le moine se mit à poser des questions sur à peu près tout. Que s'était-il passé? Comment? Pourquoi? Cet homme, bien qu'il fût le plus vieux de leur groupe (la quarantaine, facilement) paraissait être aussi ignorant qu'un enfant dans certains domaines... Heureusement, il avait également soif d'apprendre et semblait plutôt vif d'esprit.
Tout en répondant distraitement à une autre question, Léon commença à réfléchir à un endroit où ils pourraient s'arrêter quelques temps. N'importe quel bâtiment encore debout -plus ou moins- pourrait faire l'affaire, mais ils devraient aussi trouver des vivres et du matériel. Dan avait le profil d'un "bouffeur d'écrous", qu'on gave de pièces détachées et qui chie des armes de destruction massive. Il aurait parfaitement sa place dans... un garage?
Les pensées de Léon furent brusquement interrompues lorsqu'il releva la tête. A leur gauche se trouvait ce qui avait sans doute été autrefois un garage Renault (l'insigne gisait devant la porte à moitié défoncée). C'était peut-être leur chance! Bien sûr, le garage pouvait avoir été pillé depuis longtemps, ou même s'être transformé en repère de pillards assoiffés de sang mais ils seraient fous de ne pas tenter leur chance en allant jeter un oeil.
Il s'arrêta et, montrant du doigt le bâtiment endommagé mais encore debout, dit:

-Qu'est-ce que vous en dites? je suis pas un expert (il regarda Dan) mais ça me semble un bon endroit pour se réapprovisionner en matos... Ça vaudrait le coup d'aller jeter un coup d'oeil, non?

Le groupe commence son périple vers le sud parisien. A gauche du boulevard où ils sont, le garage repéré par Léon Phaidimien a deux carcasses de voitures encastrées devant sa sortie, bloquant quelque peu une entrée commune . Derrière elles, des portes défoncées ouvrent le regard sur du noir total.

Pas le choix, il faudra passer un par un pour accéder à l'intérieur du garage.

"Ah ouais , ça c't'une bonne idée , allons jeter un coup d'oeil , je vous suggère par contre de pas s'y engouffrer comme des malheureux , ce que je vous suggère c'est qu'on se mette à couvert deux de part et d'autre de l'entrée collés, et deux autres en face de l'autre coté de la rue pour canarder s'il le faut , et avant d'entrer on fait un crash test en balardant en objet assez conséquent pour voir ce qui se passe , puis ensuite je rentrerai le premier et je suggère aussi qu'au moins l'un d'entre nous reste à l'extérieur près de l'entrée on sait jamais "

Sur ce Dan attrapa un objet lourd sur le sol , un morceau de grava puis il alla se mette à gauche de l'entrée collé au mur , discrètement, dès que ses comparses seront en position il lancera le grava à l'intérieur , et le faisant rouler sur le sol pour déclencher les éventuels pièges attendrait quelques secondes une réaction , il s'engouffrerai à l'intérieur à moins qu'un de ses camarade se manifeste pour entrer le premier

-M'ouais, on est jamais trop prudent. Mais t'as pas peur qu'en balançant ton machin à travers une vitre tu fasses rappliquer tout le quartier ?
Après tout c'est toi qui voit...

Sur ce, Amnael alla se positionner dans la ruelle opposé comme Dan lui avait fait comprendre pour canarder un éventuel intrus. Toutefois Amnael préférait éviter de tirer avec cette arme à feu...il raterait surement sa cible, perdrait par la même occasion une balle, et alerterait tout un tas de visiteurs innatendu.

Puis, il s'adressa à Léon en le montrant du doigt:

- Et toi, tu voudrais pas venir avec moi, tu as l'air de savoir ta battre avec ta rappière, en plu je ne tiens pas à ce que Lobsang attire tout le monde dans la ruelle avec ses habits écarlates, tu te fondras plus facilement dans le décors que lui. Donc je pense que ce devrait être Lobsang qui devrait garder l'entrée.

Léon ne dit rien, dépité qu'il était. Il s'était laissé aller. Evidemment, il aurait dû se douter que si il leur demandait leur avis, ils lui répondraient... Mais il avait perdu l'habitude de toutes les vicissitudes de la vie aux côtés d'autres êtres humains. Enfin, il semblait que ce fût le prix de sa survie, il allait devoir s'y faire.
Le plan du punk était donc de balancer de la caillasse dans le garage pour être sûr d'attirer l'attention de tout les éventuels occupants de l'endroit (Léon relativisa toutefois en pensant que si il y avait quelque chose de vivant dans ce garage, leur petit référendum avait déjà dû l'alerter) puis de se séparer, comme si ils n'étaient pas assez vulnérable en groupe... Voilà qui semblait parfait.

-Heureux de voir que vous abondez dans mon sens. Jack, le moine et toi avez l'air de bien vous connaître, je m'en voudrais de vous priver d'un petit moment d'intimité. En plus, je suis sûr qu'il use de sa tringle aussi brillamment que moi de la rapière (peut-être même plus, pensa-t-il amèrement). Et pour ce qui est de la discrétion...

Il regarda son interlocuteur de haut en bas et esquissa un sourire moqueur. Puis, il se retourna et marcha vers la porte du garage.

-Oh, une dernière chose... J'ai cru comprendre que tu savais pas vraiment te servir d'un 9mm? Autant que possible, évite de tirer. Met d'abord en joue ton -ou tes- adversaires, si ils ont pas de flingues ça les fera hésiter. Si ils en ont, baisse ton arme et essaie de négocier. Et surtout, ne pointe jamais ce truc dans notre direction... Je te fais pas assez confiance pour ça.

Dégainant son arme, il alla ensuite se plaquer contre le mur, à droite de l'entrée du garage, et fit signe à Dan qu'il était prêt.

*hors jeu : Dan ne compte pas balancer le pierre bruyamment mais juste l'envoyer rouler pour déclencher d'éventuel pièges et faire sortir les hypothétiques habitant du garage de leurs trous pour qu'ils soient soit à découvert soit ouverts à la discution , vous inquiétez pas j'vais pas faire ça façon barbare , j'en suis pas un ici lol*

Cela faisait 3 jours qu'Emiline se cachait dans un garage abandonné, quelques pillards étaient déjà passé par là, il ne restait donc pas grand chose d'utile mais s'était un lieu approximativement sûr pour y rester quelques temps.
En fouillant elle avait trouvé 4 boîtes de conserves, planquées sous un établit qui avait été débarrassé de tout ses outils. Elle se nourrit donc du reste de biscuit qu'elle avait pris dans un supermarché il y a plusieurs semaines et vida avidement une boîte de haricots rouge.
Les heures défilaient sans qu'elle ne s'en rende compte, elle passait le plus clair de son temps à regarder son arme fixement en enlevant et en rechargeant sa balle.

Si je me la tire dans la tête maintenant tout s'arrête!! Oui tout sera terminé, fin de la partie, Game Over.
Non j'ai pas le droit, il faut continuer le jeu jusqu'au bout. Pas s'arrêter, sinon Pouf plus Emiline, plus personne, juste le noir et le vide. Non pas s'arrêter!!

Elle se doutait bien que le fait qu'elle se parlait à elle même et à la 3eme personne n'était pas le signe d'une santé mentale très saine, mais ça la rassurait, elle pouvait se convaincre de ne pas abandonner. La dernière fois qu'elle avait voulue mettre fin à la mascarade sa soeur et toutes les filles étaient mortes, elle ne sacrifierait plus aucune vie innocente pour sa lâcheté.

Elle restait donc prostré dans un coin du garage qu'elle avait aménagé, depuis la fenêtre on devinait juste un tas de cartons qui avaient l'air d'être tombé là par hasard lors d'une fouille en règle l'endroit. depuis l'entré de la pièce on voyait des palettes de bois déplacées de manière à se que les balles tirées depuis l'entrée ne puissent atteindre celle qui se cache derrière.

Soudain elle entendit des bruits de pas s'approcher du garage, elle se tendit, il y avait 4 rythmes de pas différents dont un à peine perceptible donc il y avait au moins un combattant, si ils essayaient de s'en prendre à elle se serait plus difficile de se défendre correctement que face à quatres balourds qui ne savaient compter jusqu'à dix que pieds nus. Elle se redressa dans sa cachette et attendis, ils étaient prudent et ne perlaient pas très fort de sorte qu'elle ne pu entendre leurs conversation depuis sa position. Ils s'approchèrent encore, elle bloqua sa respiration et se prépara.

Après que Lobsang eu l’explication brève mais claire du jeune Léon sur ce qui s’était passé ces derniers temps dans le monde pour en arriver là, il sut qu’il avait eu raison, que la prophétie qu’il avait découvert s’était bien réalisée.

« Voilà la toute fin et l’agonie d’un monde,
La souffrance ultime, dernier soupir immonde,
Et tout le feu du ciel dans une pluie de fer,
S’abat dans la nature et sur les monastères.
Les rayons de lumière irradiant les maisons,
Déciment incessamment, sans aucune raison. »


Il avait écouté d’une oreille distraite l’organisation du groupe devant la porte du garage. Lobsang n'aurait jamais été aussi prudent, il n'aurait jamais eu l'idée de lancer une pierre pour savoir ce qui se cachait dans le bâtiment, seul, il aurait préféré entrer sans grand fracas pour profiter de l'effet de surprise, sans prévenir, avec douceur, et voir de ses propres yeux ce qu’il fallait affronter ou observer. Mais il ne voyait pas trop d’inconvénient à suivre ce qui en apparence semblait être l'avis général du groupe. Il se mit en position, tringle de rideau à la main. Il vit le porc-épic surnommé Dan lancer son morceau de gravats, le bruit qui en résultat brisa quand même un peu trop le silence pour Lobsang habitué à la discrétion des monastères. Mais il n’était pas non plus assez fort pour faire rappliquer tous le quartier, du moins il ne lui semblait pas. (Encore fallut-il qu’il y ai quelqu’un de vivant dans les parages.) A ce moment là, Lobsang cru entendre un bruit tout à fait humain dans le garage, un mouvement de surprise, dû à la chute du gravats lancé par Dan.

Dan se marra intérieurement en lançant la pierre quand il entendit la poésie du Toï-Toï mais il fallait rester sérieux tout de même , on risquait toujours de Mourir quand on explorait un bâtiment . Quand le caillou eut fait son office en prévenant les éventuels résidents du bâtiment , on perçut une réaction pas grand chose certes mais tout de même une réaction .Ils n'avaient l'air ni nombreux , ni expérimentés parceque sinon évidemment on n'aurait pas entendu de réaction . La (ou les) personne à l'intérieur de ce garage était donc surement dans une situation de désespoir, dans laquelle défendre sa position et de ne pas partager son abri était nécessaire à la survie , il était même peut-être en infériorité . Dan se mit alors à couvert du mur et demanda à ses comparse , d'une voix assez audible pour qu'on l'entende à l'intérieur :

"Bon les gars , vu la réaction doit pas y avoir grande menace là dedans , ça vous dit la diplomatie ? toujours plus facile de négocier quand on est en supériorité , et puis bon j'aime pas trop l'idée de devenir aussi sanguinaire et dégueulasse que ces hordes de types tarés qui poutrent tout sur leur passage , on est pas obligés de faire un carnage ... non ?"

Aussi incroyable que cela pût paraître, le plan de Dan ne les avait pas encore précipités tout droit en enfer... Il était sans doute trop tôt pour se prononcer de façon certaine, mais étant donné que l'on avait entendu ni coups de feu ni hurlements, les choses se passaient plutôt bien pour l'instant. Mais sans parler de vacarme, il était indubitable que quelque chose (ou quelqu'un) avait bougé là-dedans.
Dan se mit à parler d'une voix forte, et Léon comprit son stratagème. Le punk n'était visiblement pas un enragé de la gâchette. Voilà qui était pour le moins inattendu.
Enfin... ils ne perdraient rien à discuter (si tant est que ce fût possible) avec ce qui se trouvait à l'intérieur. Une petite joute verbale de temps en temps ne pouvait pas faire de mal, et qui sait? Peut-être seraient-ils même capable de raisonner ce pauvre bougre, et lui faire comprendre que les intérêt du groupe passaient avant ceux de l'individu...
Léon répondit en haussant un peu la voix:

-Dis donc, en plus d'un Dalaï-lama en puissance on a aussi droit à un Gandhi en rangers?
Toute plaisanterie mise à part, t'as sans doute raison. Si il y a quelqu'un de raisonnable là-dedans, il se montrera et on pourra négocier, au lieu de gâcher des munitions et d’abîmer les armes. (il rajouta, plus bas cette fois) Mais priez pour qu'ils ne soient pas tout un groupe, parce que sinon on fonce tout droit dans la gueule du loup...

Ce faisant, il dégaina sa rapière et empoigna un couteau puis, faisant signe au reste du groupe de le suivre, il se glissa dans ce qu'il restait du garage.
Il fallût quelques secondes à Léon pour s'habituer à la pénombre qui régnait à l'intérieur. Il observa les alentours, et son regard fut attiré par un tas de palettes, qui semblaient avoir été disposées de telle sorte qu'elles formaient une sorte de muraille, protection toute relative mais qui attestait sans doute possible de la présence (passé ou présente) de quelqu'un dans ce garage. Attendant une réaction pour affirmer de manière certaine la présence (ou non) d'un résident, Léon se racla bruyamment la gorge. Désormais, c'était à l'inconnu de se manifester...

Une pierre avait été lancé, des menaces à peines voilées prononcé puis les 4 hommes entrèrent dans le garage. Le premier analysa presque instantanément l'abri de fortune d'Emiline puis se racla la gorge, s'attendant sûrement à voir surgir devant lui une bande de charognards qui vivait de ce qu'ils trouvaient sur les cadavres des faibles qu'ils tuaient par derrière.

Tu veux une réaction ? Ben tu va être servi mon gars !! Si y a bien un truc que je sais faire c'est le bluff.

- le prochain qui fait un seul pas en avant je lui tire une balle ou deux là où je pense et le seul massacre qu'il y aura aujourd'hui c'est ce qu'il restera de son corps quand j'en aurais finit avec lui, elle savait que sa voix trahissait son âge et son sexe alors elle n'hésita pas à en rajouter pour faire bonne mesure, je vous préviens, je suis nerveuse ces temps ci, et j'ai la gâchette facile quand je suis nerveuse.

Ils se stoppèrent brusquement, moins apeurés par ses paroles que de stupeur face à son ton. Faut dire qu'une gamine de 17 ans c'était pas courant dans ce Paris de la désolation, alors quand en plus elle vous menace c'est presque risible.
Un sourire moqueur se dessina sur le visage du mécano et de l'autre habillé comme un hôte, le moine en revanche ne montra aucune émotion.

Un léger ricanement s'échappa de la bouche du type avec la cravate, il le ravala rapidement lorsqu'il vu l'arme d'Emiline pointé sur sa tête qu'elle abaissa lentement.....jusqu'à son entre-jambe. Il commencait à prendre sa menace au sérieux.

Le moine regardait pensivement et passivement la scène. Il regarda alternativement la fille qui venait de surgir comme un démon de sa cachette et Léon le paon qui semblait lui servir de proie. Il regarda aussi l'arme de la jeune fille, en se demandant d'où venaient toutes ces armes à feu dans le "pays des droits de l'homme".

On devrait interdire toutes ces armes ! pensa-t-il très naïvement. La fille semblait réellement nerveuse, et Lobsang trouva ironique que la vie d'un homme se joue sur un simple mouvement d'index. Puis la fille ayant pointé l'arme sur les parties génitales du Paon, Lobsang senti que Léon prenait déjà la menace plus au sérieux. Cela devait certainement être dû à son orgueil de Paon en rut. Lobsang regarda encore une fois la fille, il s'agissait juste d'une belle adolescente brune, aux cheveux lisses et longs, comme il n'en avait que très rarement vu durant sa vie d'austérité et d'autarcie. Elle devait être apeurée comme tous par l'inconnu et l'absurde qui venaient de débouler jusqu'au dernier retranchement de la raison. Mais, si danger il y avait pour le groupe, il ne venait pas ni de la fille ni de l'arme, mais certainement de la peur qui habitait cette âme, et d'un spasme du doigt. Lobsang se senti alors le besoin de prendre la parole. Alors sa voix calme et sereine se dressa dans le silence:

- Doucement. Nous ne te voulons aucun mal. Nous sommes tous dans la même situation, essayons de ne pas nous entretuer.


Et il rangea sa tringle de rideau dans son dos.

Lorsqu'il vit la réaction de Lobsang et la menace qui pesait sur les attributs masculins de son comparse , il se dit qu'il ne pouvait laisser un pote devenir castra devant lui sans rien faire . Il prit donc la parole pour tenter de sociabiliser et faire une diversion pour déclencher une hypothétique
opportunité qu'un l'un de ses compagnon la désarme lors d'une crise d'énervement de l'ennemi provoquée par son attitude désinvolte face à la menace .

Écoutes petite de toute manière le temps que tu tues l'un d'entre nous les autres t'auront tuée et prit ta pétoire ... n'empêche je viens d'y penser t'as un sacré bol qu'on t'en veuilles pas pour un telle menace alors qu'on a fait exprès de rentrer bien gentiment pour que tu nous remarque , ça mérite bien d'être reconnaissante ,sois cool quoi, je te sens crispée . Dit Dan assez serein du même ton que s'il avait demandé une clope à un ami en rade . J'suis même sur qu'avec un peu de bonne volonté on peut faire ça sans gâcher de bastos qu'est-que t'en penses ? Dan sentait qu'à l'ouvrir il allait bientôt être le type mis en joue , il préféra prévenir que quérir , toujours d'un ton assez jovial . Ooo tu sais, tu peux la pointer sur moi mais j'ai déjà été sous le feu d'un ennemi et pire j'ai déjà joué à la roulette Russe , bon bourré j'te le concède mais je m'en souviens assez bien . Permets moi toutefois de t'expliquer ce qui risque de se passer si tu me tue : tu va te faire découper par une rapière , explosé par une tringle de rideau , et , à y être, planté par un couteau de bouché car tu te sera comportée de manière explicitement hostile .... entre nous c'est pas très rentable