New born

Les gravats bougeaient sous les pas pesant de l'homme qui arpentait les terres de la capitale. La mine grave, les yeux ternes, le regard dans le vide. Il semblait errer au hasard sur ces terres désolées tel une âme en peine.
Les souvenirs affluèrent encore une fois dans sa tête, combien de fois avait-il revécu cette scène? Kain en avait été l'acteur, il en était désormais le spectateur, condamnée à la revivre éternellement.
Il voyait encore les visages blancs de ses compagnons figés dans une expression d'effroi. Leurs corps couverts de plaies d'où s'échappaient encore du sang chaud. Ils n'avaient rien vu venir, rien pu faire, ils avaient été impuissant. Il les voyaient surgir des ruines armées jusqu'au dents et hurlant à la mort. Les hommes et les femmes se battre entre eux. Ceux ayant pressentis l'issue de ce combat commencèrent à s'enfuir, à courir pour leur survie telle des proies prit en chasse.
Kain avait vu l'issue et avait finalement fuit. Il courut et courut encore sans s'arrêter jusqu'à ce que la fatigue ce fasse plus forte et l'oblige à arrêter sa course folle.
Depuis il n'avait plus aucun souvenir, à part celui de marcher. Depuis combien de temps marchait-il? Des heures, des jours? Des semaines? La notion de temps c'était totalement évanoui laissant la place à une marche sans fin.

L'homme marchait encore et toujours, un bâtiment ce dessinait maintenant devant lui, il s'y approchait petit à petit, mais sans la conviction d'y entrer. Ce ne fut que lorsqu'il passa à côté, qu'un bruit attira son attention. Qu'était-il, le son lui semblait familier, mais mettre un mot sur ce bruit lui était impossible.
Il enleva tout ce qui bloqua son chemin, s'y faufila et telle un insecte attiré par la lumière il marcha en direction de celui-ci.
Kain avait maintenant devant lui un homme allongé à même le sol au crâne luisant de sueur, à la bedaine bien fournit et une tâche noire brillante maculait l'une de ses jambes. Les mouches voltèrent autour de lui et l'odeur âcre du sang emplissait la pièce, une odeur de mort.
Il s'approcha encore plus près de lui et l'observa, sans aucune expression sur le visage, de haut en bas.
La tâche noire attira son attention, il sentit une partie de ses souvenirs affluer. Il y avait quelque chose à faire, mais quoi?
Soudain le déclic se fit, tous les souvenirs revinrent en un instant. Il était Kain, médecin dans un hôpital, dont les compagnons furent tuées lors d'une embuscade après six mois à s'être caché dedans. Il savait quoi faire maintenant.
Ramenant l'une de ses dreads en arrière, Kain descendit le pantalon de l'homme qui ronflait encore et commença à examiner la blessure pour pouvoir la soigner ensuite.

Il aurait juré avoir mené une nuit d'ivresse, à sa langue semblable à de l'asphalte. D'ailleurs, ca devait etre le cas, vu qu'une jolie jeune fille venait lui retirer ses vètements langoureusement pour passer à l'acte.

Le cerveau de Grantaire fit soudain contact. Il n'y avait pas de fille, et il n'y avait pas d'ivresse. Juste Paris, la putain décatie d'un monde bombardé, où il avait failli claquer à cause d'un roquet qui s'était cru dans Rintintin et demi loup.
Ouvrant les yeux, il vit un homme émacié, qui aurait eu le teint chlorotique si il n'avait pas été mulâtre, penché sur lui. Et qui lui avait baissé le pantalon alors qu'il était dans le coltard.

Il n'aurait pas eu le pantalon sur les chevilles, il lui aurait envoyé un bon petit coup dans les gencives. Mais, à l'heure actuelle, il avait autant de chance d'atteindre son but que Bill Clinton. Il devrait donc essayer d'y aller à la force de ses bras.
L'autre tourna la tête alors qu'il commençait à se relever. Avec l'agilité d'un félin qui volait, Grantaire bondit sur lui. Ou plutot s'écrasa sur lui, de tout son poids, en faisant bien attention à lui caler l'avant bras en travers de la gorge, pour en finir rapidement en cas de soucis

-T'es qui toi? Ca te prends souvent des envies de sucer la bite de mecs que tu connais pas au milieu d'un no man's land?

Le dreadeux continua d'observer la blessure de l'homme allongé près de lui. La blessure ressemblait en tout point à la morsure d'une bête, assez grande, au garrot elle devait pouvoir arriver au niveau de ses cuisses. Un gros chien surement, pensa-t-il.
Kain tourna ensuite sa tête vers son patient et s'approcha pour le réveiller. Quand d'un coup, l'homme se jeta sur lui et le plaqua violemment au sol. Il recracha l'air de ses poumons en un râle étouffé et un bras s'appuya fermement sur son cou, laissant passer juste assez d'air pour qu'il puisse respirer.

Une douleur lui lança dans le dos, un objet c'était immiscer entre lui et le sol quand l'homme l'avait plaqué au sol.
C'est le regard plein de menace et le pantalon baisser qu'il lui demanda ce qu'il faisait ici.
En un sifflement aiguë pour reprendre son souffle, Kain lui répondit aussitôt une réponse qui garantissait sa survie. Cela aurait-été un comble de mourir en voulant aider quelqu'un.

-éé... cin... Mé... cin. J'uis mé... cin.

S'il aurait pu parler normalement il aurait rajouter: Tu crois vraiment que j'ai une tête à sucer des bites et si j'étais gay tu ne serais pas mon genre.
Kain espéra que les quelques mots qu'il réussit à articuler seront suffisant pour prouver ses bonnes intentions de le soigner et non de le sucer

Médecin... Mouais, l'excuse était valable. Et la tête lui tournait trop pour refuser l'aide, même d'un suceur de noeud.

Grantaire relâcha la pression, et se rassit, tant bien que mal. Dégageant sa jambe blessée, saisissant tout de même la masse qu'il avait trouvé dans les ruines, il laissa l'autre tousser un peu avant d'asséner sa sentence.

-Ok, on va dire que je te crois. Fais ton job, et je saloperais pas plus le sol de cet endroit avec ta boite crânienne.

L'air arriva d'un coup qu'il cru s'étouffer avec, l'homme avait relâché sa prise et était maintenant assis près de Kain. Ce dernier toussa bruyamment à plusieurs reprises avant de se tourner vers l'inconnu. Son regard passa brièvement sur la masse qu'il tenait entre les mains, un léger frisson lui parcourut l'échine et il se mit au boulot.
Le médecin approcha sa tête pour analyser encore une fois la jambe et pour savoir comment il allait-si prendre. Il n'avait aucun matériel sur lui, rien pour désinfecter, rien pour recoudre, c'était plutôt mal barrer pour lui prouver ses dires.
Kain recula et frotta le bas de son dos ou une douleur récente ce faisait encore sentir. Soudain son visage s'illumina. Mais oui, la douleur dans le dos lorsqu'il était au sol venait de sa stery box. Il la sortit de sa veste et l'ouvrit comme s'il avait devant lui un coffre au trésor. Que de souvenirs.
Le dreadeux était maintenant prêt avec en main une petite cuillère et un briquet remplit de gaz.
Son patient devait surement être interloqué par ce matériel peu commun.

-Je n'ait rien d'autre pour soigner, on va devoir cautériser tout ça.

Kain alluma son briquet en un geste maint et maint fois fait et refait. Il flamba le manche de la cuillère et sans prévenir il l'appuya fermement sur la plaie d'où commença à s'échapper de la fumer ainsi qu'une horrible odeur âcre de chair brulée.
D'un ton sonnant étrangement faux il rajouta:

-Pas trop mal j'espere?

Et le dreadeux refit flamber le manche, l'enfonça dans la chair et répéta encore et encore les mêmes geste telle un automate jusqu'à ce que toutes les plaies est-été cautériser.

-J'm'en ferais pas des comme ca tous les jours, mais c'est supportable

Stoïque. Grantaire restait stoïque, ou du moins feignait de l'être. Sa jambe droite dansant la gigue, presque, trahissait tout de même les souffrances de son corps qui arrivait en fin de route. Il allait devoir manger, et se reposer un peu, après ces épreuves. Deux trucs pas gagnés. Pourquoi diable avait il quitté l'Angleterre?

La faim, en parlant d'elle, gronda dans son ventre comme un animal blessé. L'odeur de chair brulée lui rappelait un bon vieux jambon cuit au grill, et son estomac se débattait avec les stimuli que faisaient remonter le souvenir de l'odeur alléchante.

Une chose était sure, en tout cas. Vu la dextérité et la rapidité des mains de l'autre, et même si sa boite en fer blanc l'avait un temps fait craindre le truc (enfin, ca collait quand même avec son look de camé), c'était quelqu'un s'y connaissant en médecine qu'il avait devant lui. Et si, pourquoi pas...

-Ho, mon gars. Y doit y avoir un chien par là bas, blessé. Ca serait dans tes compétences de le rafistoler quand t'en auras finit avec moi?

Enfin fini. Kain s'essuya le front et replaça la cuillère et le briquet dans sa boite en la rangeant à son endroit habituel.
L'homme lui avait dit qu'il y avait un chien dans le coin. C'était surement ce même chien qui lui avait ces morsures.

-Je suis pas véto, mais j'vais voir ce que je peux faire.

Il se leva et alla dans la direction qu'il lui avait indiquer. Le chien était maintenant devant lui, allonger sur le côté totalement inerte et aucune blessures n'étaient apparentes. Était-il mort ou vivant? Pour le vérifier, Kain approcha sa main pour sentir si son pouls battait encore et si il pouvait encore le soigner.

Suppositoire Divin Messages : 71 Date d'inscription : 08/05/2011

Kain Enuki ausculte le chien et commence à voir les endroits où les coups de Grantaire se sont échoués. Tâtonnant l'animal, il réussit à soigner une partie des divers coups reçus, les plus apparents.

La queue de l'animal remue soudainement. Le chien ouvre un œil et gémit faiblement. Il est tiré d'affaire, mais Kain voit que l'autre œil reste fixe. Il sera vraisemblablement borgne à vie et boitera pendant quelques temps.
Pour l'heure, le médecin le caresse et prévoit un temps de repos pour lui.

[Soin réalisé avec un D20. Résultat : 6]

"Je suis pas véto" avait il dit. Ca non, pour sûr. Il devait etre Jésus, ou un de ses bras droits, pour pouvoir faire revenir ce chien des portes de la mort. Ho, et puis...

Lazare, en tout cas, semblait heureux d'etre tiré d'affaire. Une bouche de plus à nourrir, pour Grantaire ou le toubib, si il se révélait comme son compagnon d'infortune précédent. Une ration de secours, en cas de besoin, mais qui pourrait, pourquoi pas, aider à chasser. Ou monter la garde dans le magasin le temps que Grantaire remonte une porte et des volets.

Une chose était sûre, le chien se sentait sauvé, et, malgré son état aussi lamentable que le vieux, faisait la fête au toubib. Un peu de crasse en plus ou en moins, vu l'état de saleté de Paris...

Grantaire, dans un élan de sympathie (ou presque) tendit la main vers le molosse. Qui, visiblement se souvenait bien du vieil homme, au jappement et au retrait stratégique qu'il opéra. Tant pis, une autre fois peut etre...

Tant bien que mal, Grantaire se releva en s'appuyant sur la masse, et se tourna vers le médecin, toujours au chevet du chien.

-Tu comptes repartir rapidement, doc, ou tu surveilles toujours l'état de tes patients? Au pire, si t'as des notions de bouffe chinoise, je suis sûr que tu réussirais à faire quelque chose de cette bestiole

Un oeil s'ouvrit soudainement, un oeil qui le regardait avec affection et remerciement. Kain caressa le crâne du chien qu'il avait sauvé avec un sourire remplit de joie.

-Tu va devoir te reposer pendant plusieurs jours mon gros. On t'a donné un mauvais coup dans le ventre.

Un bruit dédaigneux se fit entendre derrière lui. L'homme était maintenant débout appuyer sur sa masse en train de les regarder et lui posa une question ainsi qu'une petite remarque sur le molosse tout juste soigner. Il n'avait pas dû apprécier que ce dernier le rejette. Kain avait bien raison, c'était bien ce chien qui avait attaqué l'homme et vis versa.

-Ne t'inquiète pas, le monsieur là-bas ne te fera plus de mal.

Une dernière petite tape amical et il se retourna pour répondre à l'homme.

-Je crois bien que je vais rester pour vérifier l'évolution de vos blessures à tout les deux.
Et pas question de cuisiné... heuu... on pourrait lui trouver un nom tu ne crois pas?? Tiens et en parlant de nom, le mien c'est Kain, Kain Enuki.

Les rencontres se suivaient, mais ne se ressemblaient pas. Celui là, au moins, avait l'air de vouloir rester, même un temps court. Un toubib comme ca, c'était une aubaine.
Un truc fit toutefois tiquer Grantaire. Il le tutoyait, alors qu'il s'en était toujours tenu à des tournures indirectes depuis le début. Volonté de faire ami ami, ou simplement pour répondre à son tutoiement dédaigneux?

-Appelle moi Grantaire, simplement, toubib. Quant à trouver un nom pour ce clébard, c'est la première des priorité? Je sais pas, t'as un briquet, un endroit sec au sol. On pourrait prévoir un feu, pour la nuit et éventuellement pour faire cuire ce qu'on aura trouvés d'ici là.

Claudiquant, il tourna le dos au dénommé Kain, et avança jusqu'à la sortie, qu'il commença à déblayer.

-Je crois que tu peux laisser ton Lazare ici, Dreadlock Jesus. Vu son état, il va pas s'enfuir pendant qu'on ramassera du petit bois sur les platanes crevés en face.

Eva ne savait pas trop comment elle était entrée dans Paris mais elle était bel et bien au bon endroit. Elle avait marché toute la nuit jusqu'à la capitale et manqué plusieurs fois de tomber en trébuchant sur les nombreux gravas qui s'accumulaient ça et là. Il n'y avait plus aucune source de lumière dans ce qui fut autrefois la ville "lumière".
Cependant ça l'arrangeait bien , ainsi elle pouvait passer inaperçue enfin presque. A chaque fois qu'elle trébuchait, son sang ne faisait qu'un tour, elle regardait en tout sens puis détallait le plus rapidement possible.
Son petit couteau de cuisine n'aurait pas fait grand mal à un survivant forcené, elle ne devait compter que sur sa rapidité pour sauver sa peau.
La fatigue se faisant sentir, elle chercha une bâtisse ou tout au moins un endroit anodin ou elle pourrait se reposer sans attirer l'attention.
Son choix se porta sur une ouverture au sol béante, elle avait tout juste la place d'y tenir recroquevillée. Un peu plus loin, une porte palière en composite attira son attention, elle ne tenait plus que sur un seul de ses gonds.
Après plusieurs tentatives elle arriva à la décrocher et la traina comme elle put à son abri de fortune et couvrit le trou béant puis se glissa entre les deux et s'endormit, un sommeil léger et chaotique. Elle revoyait certains évènements, toujours les mêmes, ceux qui blessent le cœur et noircissent l'âme puis ses démons la laissèrent en paix.

Des voix ? Elle entendit des voix, sonores, tonitruantes comme si on égorgeait un cochon. Voulant savoir d’où pouvait provenir ces cris ponctués de jurons, elle s’accroupit dans l’exiguë endroit qu'elle avait déblayé au préalable et souleva légèrement la porte qui lui servait de protection. Cependant sa vision était très réduite, elle voyait juste les pieds de l'un et les jambes de l'autre.
Que fabriquaient-ils ? Elle resta un moment à observer depuis sa cachette.
Pourvu qu'ils ne la découvrent pas pensait-elle, ont-ils de mauvaises intentions ?
Depuis son périple jusqu'à Paris, elle en avait vu des trahisons, des gens abjects, prêts à tout pour survivre, elle même n'avait pas failli à la règle et s'était retrouvée à déposséder de sa nourriture une petite vieille encore vaillante. Certes elle n'en était pas fière mais il y allait de sa survie et elle avait faim. La petite vieille n'en avait surement plus pour très longtemps.
Une façon comme une autre de se trouver des excuses, d’éviter les remords.
Elle étudia attentivement la situation, vu sous l'angle de vue qu'elle avait, ils ne semblaient guère dangereux.
Peut-être même avaient-ils de la nourriture ? Ils pourraient aussi l'aider !
Elle ne reconnaissait plus le Paris d'autrefois et son sens de l’orientation lui avait toujours causé quelques soucis, heureusement cet inconvénient lui avait parfois sauvé la mise.
Que devait-elle faire ! Rester planquer sous sa planche de salut ou bien affronter leurs regards, voir les réduire à sa merci en les séduisant.

Grantaire qu'il disait s'appeler, ma foi pourquoi pas. Quant au chien, il avait raison, ce n'était pas leur priorité. Mais en le soignant il s'était pris d'affection pour l'animal allonger près de lui. Ils allaient devoir trouver du bois pour la nuit et quelque chose à manger.
Une caresse et Kain ce leva pour rattraper l'homme et alla ramasser du bois avec lui, laissant le chien tout seul.
Pendant qu'ils récoltaient de quoi faire un feu, le dreadeux ce tourna vers Grantaire.

-Tu sais ou l'ont peut trouver de la nourriture par ici?? Je doute qu'on trouve une gigot sous les décombres.

En attendant sa réponse, il mit ses trouvailles sous son bras près à les ramener à l'intérieur.

"Pas de violence, c'est les vacances" se répétait Grantaire. Mais ce gamin lui tapait un peu sur le système. Enfin... ca devait etre la totale depuis ce matin qui le rendait limite nervous breakdown. Et, ca lui faisait mal, mais il avait raison: la bouffe était quelque chose de primordial à la survie

-T'as du voir, en face du magasin, on à un Quick... Aux vitres consciencieusement éventrées, et sans doute aux burgers d'une fraicheur douteuse, s'il en reste. Tu peux y jeter un oeil, si tu veux.
Par contre, j'ai repéré des papiers de pain d'épice* et des crottes de rat par terre. Le sous sol doit grouiller des seconds, et éventuellement cacher quelques restes des premiers encore mangeables.

Subitement, il sentit que l'autre allait avoir d'un coup moins faim. Mesquinerie, quand tu nous tiens...

-Avec du riz, en plus des rats et du chien, on aurait pu ouvrir un restau chinois. Je doute qu'il y ait encore de la concurrence sur Paris en ce moment...

Riant sous cape, il cassa une branche à moitié moisie entre ses doigts, et l'ajouta à son petit fagot

[HRP]
* Oui, du pain d'épice à Truffaut. Pour info, j'y suis passé (comme ca a pété à la période des fètes de noel, et qu'on y est), afin de savoir ce qu'on y trouvait. Un admin peut toujours passer vérifier (ou ne pas en mettre quand nous fouillerons le sous sol)

Le ventre de Kain gronda en entendant les mots burgers et pain d'épice, mais il lâcha un petit cri de dégout en quand Grantaire lui dis que les rats pouvaient être mangeable. Il pouvait bien quelques burgers périmer, mais de là à bouffer du rats... Ils essayaient de survivre, mais il ne fallait pas pousser quand même.
L'homme rajouta ensuite une petite blague a laquelle Le dreadeux ria légèrement. Décidément il lui en voulait à ce chien.

-Bien j'irais voir ça après avoir déposé le bois.
Tu t'occuperas du feu pendant que je chercherais de quoi manger. Je te filerais mon briquet pour le feu.

Kain chargea encore un peu de bois sous son bras et alla à l'intérieur du bâtiment pour y déposer son fardeau en un grand fracas. Il laissa sa stery box près de tas de bois et passa près de l'homme pour lui indiquer qu'il allait chercher de la nourriture.
Une fois à l'intérieur du Quick, il entama ses recherches et au passage s'il trouvait des rats, il se fera une joie d'en donner à Grantaire.

L'autre la bouffe, éventuellement, lui le feu. Un bon partage des taches, vu que c'était un peu son métier, avant tout, que de côtoyer la braise.
Et puis, avec un peu de pot, et selon ce qu'il pourrait récupérer, il devrait pouvoir monter une forge d'ici peu. Et même si le toubib lui courrait sur le système, il n'était pas chien, et se serait bien vu lui faire un petit retour d'ascenseur avec, pourquoi pas, une arme pour se défendre. Quand il aurait allumé son feu, et monté sa forge...

Deux petites pressions sur la molette du briquet, et une flamme commençait à se former sur le plus petit bois qu'il avait. Une fumée acre montait déjà du foyer de fortune: il lui faudrait trouver un meilleur combustible que ce bois mité pour réveiller Vulcain. Mais, en deux petite minute, la flambée semblait avoir atteinte sa puissance de croisière. Suffisamment pour qu'il puisse allumer une branche un peu plus épaisse, et descendre fouiller le sous sol du magasin

-A nous deux ma grande. Voyons voir ce que tu nous cachait sous ton jupon...

Tandis que Grantaire commençait sa descente dans les bas fonds du magasin de végétaux en tout genres une forme familière remonta les escaliers du sous-sol à tout berzingue des étoiles scintillantes dans le fond de ses yeux verts

" Hou putain, hou putain ! Papy noël tu vas pas le croire ! Mais c'est le paradis ici ! Non mais les gens sont cons de pas avoir pillé cet endroit. Y'a des câbles et des trucs et... " Harold gesticulait dans tous les sens et toute cet gymnastique vocale et gestuelle finit par avoir le dessus sur ses poumons et sur ses muscles endoloris.

" Pfff... chuis' pas fait pour le sport moi.... pfff... pfff.... j'dois me ménager... je sais pas ce que j'ai de cassé mais je morfle ! On fait le tour du proprio ? " Dit Harold en reprenant son souffle

Harold prit les devants de la marche tout en regardant Grantaire par dessus son épaule...

" Mais au fait papy t'étais pas blessé à la jambe dernièrement ? Donc c'est bien ce qu'il me semblait, tu parlais bien à quelqu'un tout à l'heure.... C'est qui ? Il est où ? " Demanda Harold curieux.

L'apparition l'avait cloué sur place. Il oscilla un instant entre la colère, la joie et l'incompréhension. Colère de voir le Harold repointer après ce matin, joie de voir son changement d'avis, incompréhension sur sa présence ici. Alors il pensa faire la première chose censée qui lui passa par la tête, lui coller une baffe.

Oui, mais de quelle main? La première tenait la torche, la seconde l'appuyait sur la masse. Réponse logique, il flanqua un coup de pied dans le bide du gamin. Rien de violent, soyons entre gens civilisés, mais suffisamment pour l'envoyer choir quelques marches plus bas, sur une surface plane, et le faire, lui, Grantaire, s'écraser au sol comme une poupée de chiffon. Ha, ben oui, c'est ca de vouloir s'appuyer sur une patte folle.

Ils étaient donc là, les quatre fers en l'air, lui essayant de garder sa contenance face à la douleur (si l'autre restait, et comprenait son geste, il s'avèrerait un peu le chef "naturel" de ces Marx Brothers du Truffaut), Harold pantelant dans le noir. Il dirigea alors la torche vers lui, éclairant un coin de la réserve et le pauvre Harold.

-Comme tu peux voir, mon gars, je suis toujours blessé. Bien que soigné par l'autre. S'appelle Kain, me semble, l'est chez Quick en face. Demande lui de te checker si tu veux, moi je m'en lave les mains.
Pour ta gouverne, oui, je venais voir ce qu'il y avait ici. Et j'aimerais bien savoir aussi ce que toi tu y fais, après ce matin.
Cause! On verra ensuite pour l'utilisable

Grantaire faisait face à Harold. Il y eut un moment de flottement quand tout d'un coup le vieux poussé par quelques envies mystiques ou personnelles décida de flanquer un coup de pied dans le ventre d'Harold.

Harold décolla se retrouva sur le cul au sens propre comme figuré. Puis il comprit le geste de grand-père. Harold l'avait surpris et cette réaction était tout naturelle. Ce qui surprit Harold par contre c'était le fait que Grantaire c'était aussi cassé la gueule. Harold le regarda dans les yeux puis éclata de rire.

C'était un rire frais, un rire de soulagement. La situation était tellement absurde et en même temps si familière. Grantaire lui rappelait son défunt grand-père. Décidément il appréciait de plus en plus son sauveur. Il continua de rire pendant quelques minutes puis Grantaire prit la parole...

Harold l'écouta consciencieusement puis à son tour prit la parole

- Ok donc un à un gus qu'est médecin... ça c'est bien ! Mais je vais attendre son retour. Je vais pas si mal que ça. J'ai juste la tête qui tourne un brin.

Harold regarda Grantaire droit dans les yeux

- Sinon pour mon retour au Truffaut bah je vais la jouer franc-jeu. Après que tu m’ait sauvé les miches je savait pas trop quoi penser de la situation. Devais-je te considérer comme un allié ou juste un sauveur de fortune qui n'en aurait plus rien à foutre de ma gueule. J'ai donc trainé sur les quais avant d'en conclure que je te trouvais quand même plutôt sympathique et que tu semblais savoir y faire. Je suis donc retourné dans le Truffaut et je suis descendu directement à la cave histoire de voir ce que je pouvais y trouver. C'est une vraie mine d'or ! Je sais pas si tu sais y faire niveau bricolage mais moi je sais qu'avec le temps je pourrais faire de ce trou à rats un petit palace.

Quand Harold eût fini il regarda Grantaire dans les yeux avec un grand sourire éclairant son visage meurtrit.

Ho. Il était bricoleur. Bon point pour lui. Qui sait, avec le Toubib en plus, et pourquoi pas une présence féminine pour "canaliser" certaines ardeurs des deux jeunes, ils pourraient faire de belles choses. De grandes choses, comme il croyait en faire à l'époque de l'IRA, pour la défense de causes le dépassant. Après tout, même si il avait vaguement entendu causer, en fouillant Paris, de quelques groupes qui commençaient à se tailler la part du Lion, l'Histoire restait à écrire.

Il laissa s’installer un temps de silence, à la fois pour digérer le retour d'Harold, et reprendre contenance. Sa jambe le lançait à nouveau, il avait du faire péter ses sutures provisoires. Encore de la charcuterie en prévision...
Le rire de l'autre, en tout cas, avait détendu l'atmosphère. Grantaire était mieux disposé qu'avant, même si son envie première de trouver de la bouffe continuait de le démanger.

-Pour le sauveur de fortune, si je traine la patte, c'est bien pour une raison. Y a une bestiole là haut qui l'a trouvée trop à son gout pendant que je te filais la barre de fer. L'est toujours en vie, si tu veux savoir, grace au Toubib. Un futur "chien de garde" pour la "mine d'or".
Ha, et pour le bricolage, c'est pas mon fort.

Il prend sa masse, et la tend devant lui, sous la lumière de la torche

-T'as ptet remarqué ce truc, trouvé là haut. Un signe du destin, sans doute. Pour faire simple, mon domaine, c'est la forge. Et comme tu dois voir, j'ai le marteau et le feu en main.
Allons fouiller ensemble ta "mine d'or", pour voir si y a de l'utile pour moi aussi.

Il se remet péniblement debout, et achève la descente, rejoignant Harold avec la torche

Suppositoire Divin Messages : 71 Date d'inscription : 08/05/2011

Grantaire et son ex-nouveau meilleur ami Lyra se retrouvent pour explorer le sous-sol - déjà exploré par l'un des deux, mais c'est qu'il oublie vite...Ils descendent tous les deux et voient à la lumière de la torche de grands vases, des ustensiles pour jardins, et des grandes étagères où d'énormes cartons et des sacs d'engrais se tiennent, tranquilles dans le noir. Au sol, des cartons ouverts empêchent d'avancer - visiblement, l'endroit à déjà été fouillé. Il y a bien sûr des câbles, comme l'avait souligné le futé Lyra, ainsi qu'un chariot servant au transport des marchandises, du temps où le magasin fonctionnait normalement.
Cela étant, la lumière de la lampe torche ne permet pas de tout voir, il leur faudra s'avancer un peu plus.

Kain Enuki a traversé la rue calme entre le Truffaut et le Quick, et il entre dans une salle aux sièges et aux tables renversés. Derrière le comptoir, tout est encore en place, mais il n'y a aucune nourriture facile d'accès. Des frigos sont renversés, le sol est collant.
Dans le silence complet du magasin, une des caisses s'ouvre sans raison et hurle à en réveiller un Super Size.

Mademoiselle Eva reste dans sa cachette. Elle a tout vu, tout entendu, mais décidera-t-elle de se découvrir ? En tout cas, la voilà seule dans le magasin.

Hum... comme il redoutait, l'endroit semblait avoir été pillé. Des traces de pas se multipliaient au sol, à moins que ce ne fut Harold qui avait tourné en rond, sans lumière, pour faire un tour du propriétaire. Point positif, en tout cas: avec les vases en terre cuite, ils avaient suffisamment de matériaux réfractaires pour monter une petite forge en quelques heures, qu'ils isoleraient avec les gros sacs de terre du sous sol. Et les étagères en métal, encore intact, finiraient reforgées en armes de fortune d'ici à quelques jours.

Un truc cependant semblait étrange à Grantaire: malgré les traces de fouilles, malgré les nombreux cartons au sol (et bien qu'il ne voyait pas toute la réserve), il lui sembla qu'il manquait énormément de menus objets. Les vases, par exemples, étaient tous d'une taille assez conséquente. Cela voulait il dire que...

-Belle découverte, petit, même si je ne vois pas vraiment de mine d'or. Bon point pour les cables, l'engrais, et les pots. Je vous expliquerais tout à ton collègue et à toi tout à l'heure, mais on a déjà moyen de débuter quelques trucs intéressants. Et à propos d'intéressant...

Il fut interrompu par un sifflement strident qui devait s'entendre dans tout le quartier, auquel le chien vint rajouter ses hurlements à la mort deux secondes plus tard. Quelque chose avait du se passer, et vu la direction du bruit, ca venait directement...

-Bordel, le Quick! Le toubib a eu une merde!

Sans lacher sa torche, Grantaire claudiqua jusqu'en haut des marches, plongeant Harold dans le noir (à moins qu'il n'ai décidé de le suivre). Il cavala à travers le magasin, et traversa quatre à quatre la rue en laissant échapper quelques grimaces de douleur difficilement contenue (ignorant un peu plus loin une ombre cachée derrière une porte décrochée), et pénétra en trombe dans le fast food.

Eva regardait le remue-ménage de ces hommes sans trop comprendre le sens de leurs investigations mais, elle en était maintenant sûre et certaine, ils étaient méthodiques et organisés et ne semblaient pas avoir être dangereux. Même le papy décochant son coup de pied dans le ventre du jeunot et s'écroulant en un mouvement coordonné avec le jeune gars, lui décrocha un rire sous cape. Le cocasse de la situation ne lui avait pas échappé.
Elle se dit qu'il serait peut-être temps de leur apparaitre et de voir si elle pourrait se rendre utile et ainsi partager leur pitance.
Elle ramassa son flacon de parfum, le mit dans l'une des rares poches non encore trouée de son blouson et tenta de relever la porte protectrice. La porte résista sous la poussée de ses mains.
< C'est étrange ! Elle devrait pouvoir bouger ! Il n'y a rien qui la bloque, pas de gravats ayant inopinément atterrit dessus ? Je l'aurais entendu quand même ! >
Elle réessaya à nouveau en y mettant plus de force mais la porte ne céda pas de terrain.
< Mais c'est quoi ce bordel ! Ce n'est pas possible , je ne vais pas finir enterrée vivante ! Pas après tout ce que j'ai déjà enduré ! > dit-elle rageusement.
Prenant appui sur ses mains , les pieds bien calés, elle s'arquebouta, faisant ainsi levier et poussa de toutes ses forces. Son effort ne fut pas vain, la porte vola bientôt avec grand bruit lorsqu'elle retomba.
< Oups ! Je n'avais pas prévu une entrée aussi fracassante ! > pensa t-elle.
Mais le bruit fut finalement couvert par un autre bruit qui attira également son attention.
Elle se releva et elle sortit enfin de son trou, cependant le jeûn forcé eut raison de sa vitalité, elle tituba et faillit même s'étaler, se rattrapant de justesse à un pan de mur éffrité.
< D'ou pouvait bien venir cet autre bruit ? > et ce chien qui hurlait ainsi, cela lui glaça le sang mais pas question de reculer désormais et d'aller à nouveau se cacher, il fallait faire face et tenter de survivre.
Elle était toujours légèrement chancelante quand des yeux se posèrent sur elle, la déshabillant presque.
< Quoi ! je ressemble à un rat crevé ? >
Sa réflexion personnelle se perdit dans la nébulosité de son esprit.
Elle avança vers les yeux qui la dévisageaient encore et elle leur sourit.
- Je m'appelle Eva et je viens d'Aurillac, vous êtes du coin ou bien d'ailleurs ?
Elle se dit que c'était une formulation très banale pour engager la conversation mais c'était sans doute plus chaleureux qu'un simple bonjour.

Le silence soudain briser du magasin fit faire un bon spectaculaire au médecin qu'il s'en retrouva sur les fesses.
Il remit ses lunettes en place, s'essuya le derrière et alla en direction du bruit assourdissant. D'un saut agile, témoin d'une ancienne forme, il se retrouva derrière le comptoir. Des pièces encore brillante et des billets à peine froisser se trouvait encore dans la caisse, Kain les regarda avec des yeux brillants, approchant doucement sa main de ces derniers. Mais il se ressaisit aussitôt, l'argent ne leur serait d'aucune utilité dans ce nouveau monde, les billets encore ils pouvaient les brûler.

Le dreadeaux observa la caisse et aux alentours de celle-ci ce qui avait pu provoquer son ouverture, ne trouvant rien il s'accroupit pour regarder en dessous et trouva sans soucis l'origine de l'ouverture.
Il était là, avec sa tête aplatit et ses épais cheveux jaunes en épis, à le regarder avec ses énormes yeux ronds, son grand sourire moqueur, son t-shirt rayé et ses horribles chaussures rouge. Quickos, la mascotte du magasin était juste en face de lui, sous la caisse. Elle avait dû faire un faux contact qui a fait s'ouvrir la caisse.
Kain prit la petite figurine dans sa main, ce releva et vit Grantaire à l'entrée du Quick. Surpris qu'il soit là, il lui dit d'un ton remplit de naïveté.

"C'est rien, juste la caisse qui c'est ouverte.
Et regarde ce que j'ai trouver !"

Il tendit son bras vers lui pour lui montrer la petite figurine comme un enfant qui vient d'acquérir un nouveau jouet.

Harold vit déguerpir Grantaire et n'eut pas le réflexe premier de le suivre. Il avait aussi entendu la sirène, ou autre son strident qui venait de la rue mais ne s'était pas précipité pour en chercher la cause. Il continua d'avancer dans le magasin quand un grand bruit métallique se fit entendre. Harold curieux s'approcha donc de l'endroit d’où lui semblait parvenir ce son.
Il aperçu une minette qui devait avoir approximativement son âge. Ce qui surpris d'avantage Harold c'était la couleur de ses cheveux. Il était bleu électrique et Harold adorait les couleurs vives. Cette vision le mit donc de bonne humeur.

La demoiselle se présenta d'une façon un peu incongrue. Harold figea donc son visage dans une expression signifiant "Heu... Heing ?" avant de répondre

- Salut moi c'est Harold et je viens de... mais on s'en fout en fait ! Bon je sais pas d'où tu sors ni qu'est-ce que tu fout là mais on à, comme tu à pu l'entendre, un petit problème de sono .

Harold attrapa la main de la jeune fille et la traina à sa suite en courant

- Tu m'as pas l'air agressive et pour tout te dire sa te sauve un peu les miches ! On se dirige vers le Quick d’à coté pour récupérer les clampins qui me servent de compagnons de survie !

Pendant leur course folle l’insupportable son s’arrêta. Harold lâcha la main d’Éva avant de poursuivre

- Ils ont l'air d'avoir réglé la situation. On continue à se diriger sur zone mais calmement et l'oreille aux aguets... Le bruit à tendance à attirer la nuisance

Et Harold continua en direction du Quick.