Une jeunesse qui s'enfuit

I never meant to be so bad to you
One thing I said that I would never do
A look from you and I would fall from grace
And I would wipe the smile right from my face

Le flot rapide du tube de cet été là noyait les bruits du moteurs qui tournait au ralentis. Point mort sur la voiture. Portes ouvertes.

Do you remember when we used to dance?

Un bruit, une odeur, se joignaient à la scène. Du sel, des pleurs. Du sang et des larmes. Quelqu'un pleurait, quelqu'un mourrait. Encore une fois, une fois encore...

And incidents arose from circumstances

Grantaire pleurait sur la femme qu'il avait aimé, sur son corps fauché devant ses yeux. C'était lui la cible principale, c'était elle que la Camarde avait prise. Il aurait beau la secouer, chercher une dernière fois son regard d'émeraude en écartant ses mèches enflammées, rien n'y ferait. Elle n'était plus...

The heat of the moment, showed in your eyes...

-Bordel de merde!

Le juron déchira le silence de la salle de bain où Grantaire avait dormis cette nuit là. Encore une nuit à penser à elle, encore une nuit à revoir ce moment où on la lui avait enlevé. Trente ans de nuit semblables, qu'il n'avait pu noyer que dans l'alcool...
Se relevant tant biens que mal de la baignoire où il s'était recroquevillé, dernier endroit à peu près sec de cet appartement éventré par la Bombe, il dévora ce qui serait sans doute son unique repas de la journée, un sachet de purée en poudre détrempé et charançonné. Foutu pays, foutu bordel. Chienne de vie.

Il ramassa sa "canne", une barre de fer trouvée au hasard de ses pérégrinations dans les décombres, et sortit de l'immeuble. Dehors, la nuit laissait trainer encore ses nuées silencieuses, tandis qu'au loin une lumière laissait deviner encore un autre jour en préparation




Longer les murs, faire le moins de bruit possible, éviter les groupes de survivants supérieurs en nombre aux motivations inconnues... Bizarrement, il se sentait comme un poisson dans l'eau, ou presque. Seul l'amertume dans sa bouche lui faisait comprendre que ce n'était ni Beyrouth, ni Kaboul, mais bel et bien la ville lumière qui était en ruine

Louvoyant entre les carcasses de voitures et de pauvres hères fauchés par divers éléments, il se retrouva bien vite face à un quasi cul de sac. La Seine, imperturbable, dressait son ombre noire devant lui, séparant Paris en deux. Un rapide calcul lui fit comprendre qu'elle pouvait être à la fois son meilleur allié et son pire ennemi. Heureux hasard, comme on dit.

Il longea un temps la berge, cherchant des yeux quelques traces d'endroits habitables. Partout, cependant, ce n'était que vitres brisées et traces de pillages. Une exception toutefois l'attira: une enseigne verte et couverte de mousse vantant une jardinerie du nom de "Truffaut", dont les vitres, bien que soufflées, avaient été protégées par un maillage en fer anti effraction avant la Bombe.

Il n’eut aucun problème à trouver la sortie de secours du magasin, qui béait comme une plaie dans le flanc de l'immeuble. Quelqu'un était déjà passé par là, ou pire, y logeait. Effaçant un rictus de dépit de son visage, il saisit sa canne, prêt à en découdre, si besoin.
Le magasin semblait vide, heureusement. Des traces de fouilles cependant prouvait qu'il y avait eu une visite, même si vu le capharnaüm ambiant, les résultats des recherches avaient du être peu probant: tous les étalages avaient été projetés contre le mur du fonds par le souffle de l'explosion.

Grantaire commença lui aussi à fouiller les débris. Si il n'y avait rien d'utilisable, ce dont il doutait, l'endroit présentait au moins le mérite d’être assez sec, et, aux vues des crottes qui parsemaient le sol, devait grouiller de rats et d'autres nuisibles qui pourraient toujours finir en brochettes. N'était il pas trop vieux pour penser à des extrémités pareilles? Il l'aurait cru, mais depuis six mois, rien n'était moins sûr...

Enfin, après avoir retourné une bonne partie des rayonnages métalliques qui jonchaient le sol, après avoir jeté des restes décomposés de ce qui avait du être du pain d'épice de noël aux rats, Grantaire dénicha un trésor. Une masse de jardinage, à la peinture ternie, mais neuve. Un outil pour travailler le métal.

Habité par une nouvelle force de survie, il s'empressa d’amonceler une pile gravats au niveau de la sortie de secours, avant de commencer à marteler comme un fanatique un rayonnage en métal à même le sol. Il n'avait plus rien à manger, mais au moins, il pourrait sortir dehors un peu plus tranquillement à l'avenir...

Le tapage causé par le mouvement frénétique de Grantaire ne semble d'abord pas poser trop de problème au vieil homme. Toutefois, au bout de quelques instants, ce concert métallique inhabituel ne passe pas inaperçu.

Quelque part dans le magasin, Grantaire croit entendre ce qui semble être un grognement. Par ailleurs, des voix se font entendre dans la rue. Une ou deux, peut-être, plutôt jeunes. Et aggressives.

A première vue, il y a plusieurs options qui s'offrent à Grantaire. Il pourrait se cacher derrière l'énorme tas de terreau qui se trouve près des caisses, et ainsi prendre le temps d'analyser la situation avant d'agir. De manière plus agressive, il pourrait trancher entre explorer le magasin à la recherche de la source du grognement, et se poster dans l'encadrement de la porte de l'issue de secours en vue d'attendre les inconnus de pied ferme. D'un autre côté, il pourrait aussi bien continuer à agiter sa masse.

Ou encore, faire tout autre chose de son choix, qui soit surprenant - ou pas.

Des voix. Deux, visiblement, pas amicales, mais étrangement, il semblait à Grantaire qu'elles n'étaient pas alliées. Elles avaient réussies à couvrir ses martèlement en tout cas. Ce fut alors qu'il s’arrêtait pour écouter ce qui se disait qu'il entendit le grognement continu.

Serrant la masse dans sa main gauche, et la barre de fer dans la droite, il hésita un instant. Que faire? Le nombre potentiel d'assaillant l'emporta sur la proximité du danger.

Aussi furtivement que possible, il se glissa jusqu'au mur séparant le rideau de fer en deux, et jeta un oeil entre les croisillons. Deux hommes, un jeune et un plus vieux, le second tentant de racketter le premier visiblement. Il retint d'étouffer un soupir de soulagement: ces deux là n'étaient pas là pour lui

But you're too physical physical to me
You're just too physical physical no to me

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"Je suis peut-être finalement en danger" se dit Harold quand sa tête entreprit un mouvement de bascule vers l'arrière entraînant le reste de son corps dans la longue chute qui l'attendait vers les pavés. Sa joue le brulait et un liquide chaud lui coulait de la bouche… il devait saigner… Il prît le temps d'apprécier la chute, l'impact se fit même attendre… mais eût lieu en fin de compte. Harold venait d'avoir beaucoup de chance, il n'avait pas atterri sur des débris de verres ou autre objets tranchants grouillants sur le sol de la capitale dévastée. Mais il n'avait pas le loisir d'apprécier ce petit retour de karma car son agresseur se tenait maintenant au dessus du corps recroquevillé de Harold.

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But you're too physical physical to me
You're just too physical physical no to me

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D'un mouvement désespéré Harold se remit debout titubant et analysa son opposant. Une créature maigrelette et tordue comme un sarment, qui avait dûe être humain avant la catastrophe et qui l'observait de ses yeux presque vides, était animée d'une faible lueur de rage. Un peu de bave au coin de la bouche de son agresseur aurait complété le tableau plaisanta Harold en son fort intérieur. Mais le temps n'était pas à la plaisanterie, il ne l'était plus vraiment depuis longtemps, mais la situation présente commençais à le faire paniquer. Son agresseur était là et le fixait sans rien dire, sans bouger, sans même frémir, une immobilité totale qui rongeait les nerfs de Harold depuis plusieurs secondes qui lui paraissait des années entières.

"Qu'est ce que tu me veux ?" demanda Harold d'une voix fébrile

Le cadavre ambulant pencha la tête sur le coté et continua de rester immobile

"C'est quoi ton problème ? Que me veux tu ?" Hurla cette fois Harold à plein poumon

La bouche de son interlocuteur se fendit d'un petit sourire narquois.

" Te prendre tout ce que tu as… Puis te faire souffrir, ho tellement souffrir… " émit le monstre d'une petite voix nasillarde

" Ho tu souffriras tellement que même mort tu continueras de souffrir, je vais t'écharner, te dépecer et tu auras mal ! " Cria le monstre de plus belle.

Harold comprit que toutes les actions qu'il allait entreprendre serait toutes des facteurs de ses chances de survie face à son agresseur. Il n'avait plus vraiment le choix, il lui faudrait combattre c'était lui ou l'autre et Harold n'avait définitivement pas envie que son agresseur s'en sorte vainqueur.
Il ne s'était jamais battu et les seules images d'affrontement qu'il avait vues était tirées de films ou de jeux vidéo. Il était seulement sûr d'une chose, il ne ferait pas le plaisir de montrer sa douleur à son adversaire.

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But you're too physical physical to me
You're just too physical physical no to me

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Harold afficha son plus grand sourire regarda son opposant droit dans les yeux en essayant de paraitre le moins déstabilisé possible car sa tête lui tournait quand même sacrement

" mmmh… Comme and try ! " dit Harold avant de s'apercevoir que la masse de fortune de son adversaire se dirigeait une fois de plus vers son visage.

Harold quitta encore une fois le sol...

Un drôle de gamin. Il devait faire moins de la moitié du poids de son adversaire, à ce que pouvait en juger Grantaire, mais il refusait de céder. Honneur, fierté, bêtise... A ce niveau, lui n'en avait rien à faire de savoir lequel c'était, juste, ca lui plaisait.

Le rideau cogna sèchement quand le gamin valdingua, faisant reculer Grantaire. En temps normal, il l'aurait laissé crever, mais les quelques phrases entendues lui donnait envie d'aller lui filer un coup de main. Toujours chercher une cause à défendre, même à soixante ans passés. Et toujours pas mort, quelle ironie.

Autre ironie, qui plus est, il s'était consciencieusement enfermé dans le magasin. Il ne pouvait pas sortir immédiatement en renfort, comme l'autre ne pouvait venir lui filer un coup de main rapidement contre ce qui était tapis dans l'ombre, sans doute dans la réserve du sous sol qui s'ouvrait non loin de lui.

Réfléchissant aussi vite que possible, Grantaire en arriva à une solution absolument pas satisfaisante, mais seule encore possible selon lui. Il glissa sa barre de fer entre les croisillons de la grille, sifflant le gamin, en espérant qu'il la ramasse. Et que son destin ne lui tombe pas sur le râble à revers.

Harold fait face à son adversaire, avec courage. L'individu a réellement une apparence cadavérique, comme si la folie qui lui rongeait l'âme avait également peu à peu dévoré son corps. Le coup l'envoie taper contre le rideau métallique dressé par Grantaire, et c'est à ce moment qu'il aperçoit du coin de l'oeil la barre de fer qui dépasse de la barrière de fortune. C'est pour lui le moment de s'en saisir, avant qu'un autre coup ne pleuve.

Grantaire, de son côté, se surprend soudain un geste altruiste, peut-être un peu trop. Faire fi de ce qui se passe de l'autre côté ne lui est pas profitable. Le grognement semble d'abord se rapprocher, puis, de l'ombre, émerge un grand chien au poil noir, hirsute, babines retroussées. Il se met à aboyer violemment, et le vieil homme peut même distinguer un filet de bave qui coule sur le bas de la mâchoire de l'animal.

Et soudain, c'est l'assaut: la bête bondit en hurlant et plante ses crocs profondément dans la hanche du vieillard.

Il avait vu le chien bondir, et espéré, l'espace d'un dixième de seconde, la mort, le coup fatal qui l'emmènerait vers Mary.

Deux mauvaises nouvelles l'attendaient quand il rouvrit les yeux: Mary n'était pas là, mais un sac à puce hirsute noiratre, et cette saloperie lui avait planté les crocs dans la jambe. Bonne nouvelle, par contre, dans son malheur, la douleur était vive. Sa jambe n'avait pas été sectionnée, ni brisée.
Il laissa alors échapper sa joie:

-Saloperie!

Le juron avait jailli, salutaire, tandis qu'il martelait le crane du chien de sa main libre. Trop peu d'allonge pour le frapper à coup de masse, trop prêt pour un coup de latte... Et ce cabot qui refusait de lâcher prise.
Un coup, bien porté, au niveau de l'oeil fit bondir la bestiole dans un glapissement. Il était libre, mais le sang tachait maintenant son pantalon. Beaucoup de sang.

Tandis que le chien s'était reculé en grondant, pret à bondir à nouveau, il s'était relevé, non sans mal. Sa jambe tremblait, état de choc, mais il pouvait bouger les pieds. Bon signe. Et il avait la masse à la main, et assez d'allonge pour en flanquer un bon coup au vol...

Un autre coup… Harold n'en avait plus pour très longtemps. Encore un ou deux impacts et c'en était finit de lui. Il s'étala contre les grilles de sécurité du Truffaut dans lequel il fut un temps il faisait ses courses afin d'acheter un misérable géranium qui restait difficilement plus d'une semaine vivant dans son appartement la plupart du temps plongé dans l'obscurité. C'est en commençant à se relever que Harold entendit un son qui ressemblait fortement à un sifflement puis aperçu une barre de fer rouler tranquillement sous l'ouverture du rideau.

C'était une chance inespérée. Une des ses chances qui veut dire "écoute mon gars s'tu veut rester en vie c'est tout de suite et maintenant!". Harold se saisit de la barre et se mit entièrement debout faisant face à son adversaire. Il n'avait le droit qu'a une chance, un coup. Il ne savait pas comment se battre mais savait assurément qu'une tempe était un moyen sur et efficace de tuer quelqu'un. Il n'avait pas l'intention de laisser son opposant en vie. Il serra dans sa paume une des extrémité de la barre et s'élança.

Une chance, un coup, un mouvement. circulaire, large, ample. Gonflé de vigueur et d'espoir de survie. Une chance, un coup, un coup pour tuer. Dans le chaos de son corps meurtrit par la douleur Harold savait qu'il avait touché à la tête. Mais avait-il touché la tempe ? Est-ce que son adversaire allait d'ici sous peu quitter le monde des vivants que Harold chérissait tant ?

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All the pigs are all lined up
I give you all that you want
Take the skin and peel it back
Now doesn't that make you feel better?

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La masse de Grantaire siffle, fendant le vide. Le chien est en mouvement, toujours alerte après le coup de poing du vieil homme. Il est vraisemblablement affamé, et la perspective de s'offrir un bon petit steak lui donne des ailes. A tel point qu'il bondit une nouvelle fois, mordant au mollet. Les crocs pénètrent à multiples reprises dans la jambe, procurant à Grantaire la sensation de se faire dévorer. Sensation désagréable s'il en est, mais il en a déjà vu d'autres.

Harold Lyra, quant à lui, saisit sa chance, et frappe. Le coup de son assaillant n'a donc pas le temps de l'atteindre: l'arme de fortune s'abat d'abord sur le bras décharné, un craquement sordide se faisant entendre. Dans le même mouvement, elle vient s'écraser contre sa mâchoire. Un peu de sang est projeté sur les vêtements d'Harold, qui peut se ressaisir alors que son adversaire recule de trois pas, titubant.

Le mollet... Bon dieu, cette sale bète semble l'avoir trouvé à son gout. Et encore une fois, s'accroche.
Il a un avantage, cette fois: il est debout. Prenant la masse comme un club de golf (sport de vieux qu'il aurait pu connaitre, qui sait, dans une autre vie...), il lança un swing en direction des côtes de son assaillant

Harold est debout, pas vainqueur mais en position de le devenir. Le temps semble s'être arrêté "Je viens de frapper un autre être humain dans l'optique de le tuer" Harold regarde du coin de l’œil le motif absurde que forme le sang de son agresseur sur sa veste en haillon "Est-ce que tu y as prit du plaisir ?" Une sensation de chaleur montait doucement de son bas ventre jusqu'à son cerveau, et c'était agréable "Ce n'est pas dans le fait de tuer que j'ai prit du plaisir, mais dans le fait de sauver ma vie… c'est assez incroyable" Et Harold se mit à rire…

C'était bref mais profond, une vraie bouffée de joie et d'espoir. Son adversaire n'avait qu'à bien se tenir… la victoire reviendrait à celui qui voulait le plus vivre. Harold s'arrêta de rire et de sa main libre s'essuya le coin de sa bouche d'où le sang s'échappait. Il eût un frémissement de douleur quand sa main rentra en contact avec sa joue. Il avait mal, il était donc en vie. La sensation de chaleur qui lui chauffait le cerveau était maintenant en ébullition, à la limite de l'explosion. Harold allait crever ce connard pour le meilleur et pour le pire… mais surtout pour le meilleur.

Il se projeta en avant dans l'espoir de surprendre le cadavre ambulant qui lui faisait face et cette fois -ci saisit la barre de fer à deux mains afin de profiter d'un mouvement circulaire et d'un impact maximum. Harold ne savait pas pourquoi il avait tant envie de rester vivant dans les terres désolées de la capitale mais tout son corps le poussait en ce sens…

Le coup partit avec toute la violence animale dont pouvait faire preuve Harold.

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I want to break it up i want to smash it up i want to f**k it up
I want to watch it come down

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Nice Shot. Le coup du père-noël s'abat, éclatant les côtes de l'animal qui lâche prise et décolle en jappant pour aller s'écraser sur le mur, à quelques mètres de là. Maintenant au sol, la bête est prise de convulsions et crache du sang. Un couinement aigu émane de son gosier en continu. Le chien agonise. Le vieux pourrait abréger ses souffrances... ou pas.

De son côté, Lyra frappe simplement dans le vide. Son adversaire se baisse au bon moment malgré le fait qu'il soit désorienté, mais n'attaque pas. Il se recroqueville, visiblement choqué par la violence du coup qu'il vient de subir, et fait quelques pas en arrière. Harold peut percevoir les murmures que l'individu profère, sans les comprendre. Et c'en serait presque inquiétant, comme si l'autre le maudissait. Que va-t-il choisir ? L'ennemi est soumis, prêt à s'enfuir, ou à mourrir.

L'adversaire de Harold venait d'esquiver son coup de maître (le pensait-il) avec un coup de chance ! Le sang lui battait aux tempes, il allait exploser, il allait mourir de joie. Cet ascendant mental et physique qu'il avait sur son opposant avait arrêté de lui plaire, non c'était plus que ça… de la jouissance. Prit de tremblements terribles Harold esquissa le sourire le plus malsain qu'il pouvait afficher et commença à chanter doucement et calmement

" Slave screams he thinks he knows what he wants
Slave screams thinks he has something to say
Slave screams he hears but doesn't want to listen
Slave screams he's being beat into submission
The blind have been blessed with security
I have found YOU can find happiness in slavery"

Il s'arrêta de chanter et regarda l'homme cadavre droit dans les yeux. Un regard froid, cruel, plein meurtre et de cruauté. Le coté le plus sombre de Harold venait de prendre le dessus. Le sang qui battait à ses tempes lui donnait la rythmique de la violence la plus pure… un rythme martial, des tambours de guerre… un roulement à quatre temps… toum toum toum toum… toum toum toum toum… Soutenant le regard du futur mort qu'il avait en face de lui Harold se dit qu'il allait donner lui donner la chance qu'il ne lui avait pas accordé…

" part maintenant, tu es libre, profite de ce qui te reste de vie et ne t'attaque pas à plus combattif que toi… " dit clairement Harold

… Ou pas ! Profitant de la position accroupie de son adversaire Harold fit tourner sa masse de fortune deux fois, tout en faisant trois pas afin de raccourcir la distance qui le séparait de son opposant, resserra sa prise sur le manche et abattit son arme de tout son long sur le crâne meurtrit son ennemi de fortune…

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I want to break it up i want to smash it up i want to f**k it up
I want to watch it come down

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Des jappements courts et précipités. L'animal se débat avec la mort, exposant son ventre aux coups et aux intempéries.

Grantaire s'est approché, appuyé sur la masse comme sur une canne pour porter sa jambe blessée, et hésite. Achèvera, achèvera pas... La chienne, pendant ce temps là (car son ventre mis a nus expose ses mamelles) continue de couiner, comme si elle redoutait le dernier coup du vieil homme.

Il lève sa masse, pour achever les souffrances de l'animal, quand sa jambe se dérobe. Faiblesse, sans doute. Ou peut être un signe du destin, qui sait. S'il n'est toujours pas mort ce matin...

Reprenant appuis sur sa masse canne de fortune, Grantaire claudique vers le tas de gravats, et le déblaye aussi vite que possible. Pourvu que le gamin dehors ne soit pas en trop mauvaise posture, qu'il puisse lui filer un coup de main...

Grantaire décide donc de ne pas abattre l'animal. Par grandeur d'âme sans doute, et sans s'imaginer que les souffrances endurées par le chien sont atroces. Il délaisse le corps agonisant, qui n'en a plus pour très longtemps, et se dirige vers Lyra et sa victime.

Harold, lui, fend le crâne de sa victime, qui s'effondre dans un grognement aigu. Une mise à mort, pour le mécanicien-informaticien, qui s'est montré sans pitié !

Lorsque Grantaire passe le rideau métallique, il se retrouve face au dos de Lyra.

Bon... l'autre est par terre. Grantaire se retrouve à faire de la figuration, même si c'est un peu son matos qui a sauvé les fesses du jeune.
Quel age peut il avoir à propos? Mal rasé, mais juvénile... On peut tenter le coup

-Hé, gamin, joli coup!

Les afflux d'adrénaline commençait à redescendre et Harold savourait toujours sa victoire sur son adversaire de fortune.

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Now doesn't that make you feel better?
The pigs have won tonight
Now they can all sleep soundly
And everything is all right
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Mais toujours sonné Harold avait cru entendre une voix, pas agressive lui semblait-il, lui parler. Il se retourna et aperçu un grand homme, plutôt âgé mais semblant peu affecté par ce dernier. C'était d'ailleurs plus qu'un grand homme... Il ressemblait en fait plus à une grande armoire à glace avec une gueule assez antipathique. Mais si il y'avait bien une chose que Harold détestait faire était de juger les gens sur le physique.

De plus c'était presque sur que c'était son sauveur. Ce devait être le mec qui lui avait passé la barre de fer.

" Wooohlolo... J'dois encore être sous l'choc ou j'viens de m'faire sauver par le père noël ? " dit clairement Harold

" En tout cas je te remercie sincèrement de m'avoir passé cette salutaire barre de fer... moi c'est Harold ! et tu t'appelle ? " termina Harold avec un grand sourire.

Quel nom donner? Le monde était en ruine, devait il continuer de s'appeler Grantaire, ou reprendre son nom de naissance?

-On m'appelle Claus. Santa Claus, gamin. Tu voudrais m'aider à retrouver mes rennes?

Regard incrédule du dénommé Harold. Grantaire part d'un éclat de rire un peu forcé pour désamorcer la situation (Ankward... comme disaient les autres)

-Plus sérieusement, appelle moi Grantaire, mon gars. Et merci pour le père noel, même si j'ai pas encore tout à fait son tour de taille...
Bref. Tu comptes faire les poches à ton macab? Parce que sinon, je vais t'aider à le bazarder dans la rivière avant qu'il sente et nous fasse repérer.

Bien qu'il se trouvait dans un monde post-apocalyptique, plein de mort et de peur Harold n'en restait pas moins bon publique. Quand le vieux lui dit s’appeler Santa Claus Harold explosa de rire, il en avait bien besoin.

Il écouta consciencieusement le vieil homme et se rendit compte qu'il avait des réflexes de survie qu'il ne possédait pas. Si tout ce passait bien ce Grantaire ferait un très bon allié.

" Mine ! " jubila Harold en se jetant sur le cadavre.

Il commença allègrement à fouiller la future bouffe pour les poissons mutant de la Seine.

... et ne trouve qu'une paire de bijoux de famille sous le seul vêtement rapiécé que possédait le cadavre.

Harold frappa le sol du poing. Soit il ne s’attendais pas à trouver un trésor digne des plus grand pirates mais surement à mieux qu'une simple paire de testicule sans vie...

" Haaaan ! Les boules ! Mais c'est l'escroquerie cosmique ! " s'écria Harold.

" Bon, tant pis ! Hey Grantaire... tu m'aide à balancer cet ex-vivant dans la flotte ? " dit plus calmement Harold.

Puis il montra le cadavre du regard et saisit un des bras en attendant l'aide du grand-père.

C'est fous comme ses vieux gestes lui revenaient. La dernière fois qu'il avait envoyer nager un mec, ca devait etre à Cardiff, en 80... avec un bon quintal de béton aux pieds.

Sans se faire prier, Grantaire saisi l'autre bras, et avança, clopin clopant avec son comparse d'infortune, vers l'eau sans vie de la Seine. Un grand bruit de plongeon secoua une seconde l'air parisien, avant que les flots noirs et turpides ne se calmes autour de la forme blanchatre de son nouvel hôte.

Il se sentit soudain fatigué. Il avait du perdre un peu trop de sang, à moins que ce ne fut le chien. Ou un étourdissement passager du à la fatigue et à l'age.
S'appuyant sur la balustrade de la manière la plus naturelle possible, Grantaire marqua quelques secondes de pose, avant de s'adresser d'une voix calme et posée au jeune homme.

-Dis moi, Harold c'est ca? Un prété pour un rendu, tu connais cette expression? Je vais avoir besoin de toi pour un petit service, explorer les caves de ce magasin avec moi. Comme tu vois, j'y ai fais une... "mauvaise rencontre"

Il avait marqué le mot de guillemets en l'air, tandis qu'il ne lachait pas du regard la jambe de son pantalon, étrangement sombre face au bleu délavé du reste.

Les deux hommes profitent du calme revenu pour discuter. Le vieux a l'air parti pour un nouveau tour de manège, mais le jeune, lui, semble méfiant quant à une nouvelle aventure. Une barre de fer de gagnée, c'était déjà pas si mal.


Grantaire le laisse à son sort et entre seul dans le Truffaut.

Le chien était encore là, geignant faiblement. Le reste du magasin semblait vide.
Claudiquant, un fond d'amertume dans la bouche face à la réaction du gamin, Grantaire explora du mieux qu'il pu. Des tomberaux de gravats s'entassaient, ca et là, à fouiller en vue d'une future trouvaille. Le sous sol, noir comme un four, ne semblait pas receler d'autres monstres. Il y reviendrait plus tard, quand il aurait trouvé une source de lumière...
Une chose était sure, l'endroit était suffisamment intéressant et suffisamment bien défendable, quand il aurait remit une porte, pour faire une base arrière. Il en était désormais "propriétaire"... sauf envie contraire du destin

Il repoussa quelques objets lourds en travers de la porte manquante, et s'assit par terre, non loin de l'animal qui semblait lutter encore contre la Camarde. Bravitude peut etre, instinct sans doute. Il se laissa aller à lui gratter la tête.

Ce n'était après tout que deux vieux trucs, pas conçus pour cette époque de bordel, qui avaient trouvés un dernier endroit sec, pour se poser et attendre la fin. Deux vieux trucs fatigués. Et cinq minutes de repos ne lui seraient, sans doute, pas préjudiciable, songea l'humain en fermant les yeux.



[Fin du sujet, désolé Harold, Fais signe quand tu ne seras plus AFK]

Fin du Jeu Libre.


Harold Lyra gagne 2 points d'expérience, et se rajoute une barre de fer dans son inventaire. Passage de sa moralité en sadique.