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 Nébuleuse

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Le Borgne
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MessageSujet: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeJeu 3 Nov - 13:35


Le regard du Borgne était en perdition. Dans son long manteau de cuir, il se tenait tout en haut de l'Arc de Triomphe, en Roi dominant sa terre. Et quelle terre.

Paris apparaissait dans ses haillons, sous le pâle reflet d'une lune timide. La nuit était profonde, et la radioactivité planait dans l'atmosphère, rappelant à tous l'état du monde. En-dessous, telle une vierge violée, la nudité dentelé et meurtrie de la capitale s'offrait au regard de l'Homme mesquin, qui avait à loisir d'apprécier son méfait.

Sa sordide Besogne.

Là, dans ces ruines, le chaos le plus total régnait. Les Survivants étaient en déroute, effrayés, apeurés, comme orphelins. Il leur manquait un chef, un ordre. Ils voulaient la sécurité. Et l'Imperator était là pour la leur apporter, pour les protéger de la folie, de la destruction, et de l'anarchie.

Un instant, le regard de l'empereur de Paris se promena sur les avenues qui se perdaient au sud. Plus loin, son domaine s'étendait sur les Champs Elysées de jour en jour, confirmant sa supériorité sur les autres clans.

Au Nord-Est, cette vermine de Night Wolves échappait à son contrôle. Il lui semblait que cette bande de cinglés se plaisait dans la monstruosité du Nouveau Monde. Pour être dérangés, ils l'étaient. Le Borgne se demandait comment Platoon parvenait à tenir en laisse ses anarchistes. C'était bien simple: ils étaient la lie de l'Apocalypse. Et ils se soumettraient tôt ou tard, sous peine de disparaître de la carte.

A l'Est, se trouvait le clan de Méreau. L'Agora. Comme si les Survivants étaient à même de décider en concert de leur avenir. Le Borgne n'éprouvait que du mépris pour ce jeune arriviste qui pensait savoir ce qui était bon pour tous, alors qu'il n'était qu'à la tête d'une bande de hippies inconscients du désordre ambiant. Il n'y avait pas de place pour les sentiments et le partage. Il fallait un chef fort, capable d'unir tous les faibles et de les protéger de manière inflexible.

Ces clans étaient puissants, et se croyaient capables de le tenir en respect. Lui. Le Maître de la capitale. Il se fourvoyaient. L'Imperator était la seule voie possible dans ce monde rendu fou. Il allait le leur faire comprendre, à eux, ces pseudo-leaders sans la moindre envergure. Les émissaires étaient revenus avec des réponses positives. Il ne restait plus qu'à attendre.
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Eliakim Platoon
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MessageSujet: Re: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeJeu 3 Nov - 14:04

- ARRIIIIIIIIBAAAA !



Le cri déchirait le silence des ruines de la ville, couvrant presque celui du moteur ronronnant d'une moto noire traçant son chemin à travers la désolation. Les pneus heurtaient fréquemment des monceaux de façades explosées, des tôles froissées ou brûlées ou bien, parfois, des morceaux de corps pourrissant encore ça et là. Qu'importe, celui qui conduisait l'engin bruyant le faisait en exultant de toute sa folie, suivi par les exhortations d'une jeune fille sur le siège arrière, cramponnée à sa taille, tête contre son dos.
Sortie en solitaire, imprudente et risquée, comme l'aimait le motard. Certes, ses hommes les avaient escortés et venaient tout juste de les laisser aller vers ce qui restait des Champs-Élysées, gloire nationale de l'ancienne France, mais tout de même. Il sentait poindre un peu de liberté dans l'élan de sa moto.


Il passa rapidement sur la plus belle avenue du monde. Déserte. Parsemée de cadavres de véhicules, mais totalement laissée à l'abandon. Ils étaient seuls dans cet endroit, les seules vies brûlant comme un soleil vif, accrochées à cette terre martyrisée...
Un sourire déchira le visage halluciné du conducteur tandis qu'il approchait petit à petit du point de rendez-vous. Il fit hurler sa bécane et en leva l'avant en éclatant d'un rire immense. De quoi se faire entendre de loin, surtout que la gamine hurlait contre lui. Ils sauraient, en face, qu'Eliakim Platoon, leader des Night Wolves, arrivait avec toute l'anarchie de son groupe.


Pied à terre. Le comité d'accueil était là, méfiant, sur le qui-vive, certainement un peu inquiet. C'est que Platoon ne vient jamais seulement en short en en tongues. Il porte toujours sur lui au moins deux fusils à pompe, au cas où. De quoi faire frémir quelque fessiers d'effroi, surtout quand l'homme aux commandes est aussi sein d'esprit que ceux qui avaient lancé les missiles atomiques sur le monde. Certains hommes venaient vers lui, et il les pointa directement en joue, sans les regarder. Personne ne l'approcherait, personne ne le toucherait. Sous peine de voir finir cet enfer sans comprendre comment.


Il jeta ses clés à la jeune fille et lui donna un fusil à pompe. Personne ne viendrait regarder de trop près sa moto, quoique cela l'amuserait. Il aurait bien voulu assister à la première rencontre musclée entre les hommes de l'Imperator et Abby-Gabrielle. Au moins, ils comprendraient ce que les Night Wolves devaient endurer tous les jours...
Il prit la direction du monument, puis s'arrêta. Tournant un peu la tête, il parla à l'adolescente.



- Le premier qui s'avance vers toi, tu me l'envoies chez Valcourt. A la droite du Bon Dieu. Compris ? Allez, sois sage. Évite de trop l'ouvrir.



Elle acquiesça sans rien dire, le regard fixé cachant mal une certaine inquiétude.
Impassible, il marcha vers le monument. Personne en bas, sinon la flamme de l'humain inconnu, bien vivace, veillant les morts de cette guerre nucléaire.
Platoon leva les yeux et compris où on l'attendait. Le sommet, bien sûr. Il se doutait que celui qui commandait l'Imperator aimait la mise en scène, le spectacle, la solennité. Soit. Il prit la direction des escaliers d'un pas lent et décontracté.


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MessageSujet: Re: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeJeu 3 Nov - 18:17

Cela ne ressemblait pas à la manière de faire de l'Imperator. Le Borgne, celui qui se considérait comme l'empereur de facto de Paris, n'envoyait jamais d'émissaires. Il préférait la médiation des coups de feu. C'est pourquoi Nathaniel avait d'abord cru à un Cheval de Troie.

Lorsque les deux hommes du Borgne étaient venus sur la Place d'Italie pour requérir sa présence dans le territoire même du plus puissant des clans, il avait effectivement cru que les deux individus n'étaient là que pour forcer les défenses de l'Agora, et permettre une attaque de sournoise. Mais il n'en avait rien été, et au final c'était le Borgne lui-même qui offrait l'occasion de se faire assaillir.

Mais Nathaniel n'avait pas l'intention de déclencher les hostilités. Ce n'était pas ses objectifs. Il ne craignait pas le piège, mais la bêtise. Il ne l'avait que déjà trop connue, en l'espace de quelques mois. Toutefois, si l'Imperator était favorable à l'ouverture du dialogue, il avait tout à y gagner. Non, il avait davantage d'appréhension quant à la réaction des Night Wolves, qui avaient des chances de voir en cette discussion une faille, et qui pouvaient tout à fait profiter du moment pour réduire à néant toute possibilité de négociations. C'était bien leur genre.

La loi du plus fort. Un concours, pour savoir qui avait la plus grande queue. Le même rapport de force puéril qui avait conduit le monde dans cet état de déliquescence. Le même qui les avait tous forcés à... changer.

Il pénétra sur la place par l'avenue d'Iéna, ou par ce qu'il en restait. Son fusil à pompe attaché dans le dos, et encadré par deux des membres les plus anciens de l'Agora, il avait traversé presque toute la capitale d'Est en Ouest. Il n'aimait pas faire ça. Il n'aimait pas devoir rester constamment sur ses gardes et être susceptible d'avoir à tuer quelqu'un. Heureusement cette fois, il n'avait pas eu à le faire.

Les premiers hommes du Borgne s'approchèrent l'arme à la main. Le visage du jeune homme respirait le calme et la tranquillité, son regard blasé passa de l'un à l'autre sans sembler s'inquiéter. Son escorte se mobilisa et les deux hommes dégainèrent deux petites armes de poing. La guerre n'était clairement pas le point fort de l'Agora.

D'un geste, Méreau apaisa ses hommes, et laissa ceux du Borgne les rejoindre.

- Où est-il ? Demanda-t-il simplement d'une voix monotone.

L'un d'entre eux agita son arme en direction du sommet de l'Arc de Triomphe. Rien n'anima le visage impassible de l'ex-étudiant. Pourquoi s'efforcer de dominer la ville, si ce n'était que parce que sa force ne transparaissait pas naturellement ?

Il ne dit pas un mot à ses hommes - ils savaient pertinemment, en être doués de raison, ce qu'ils avaient à faire - et se dirigea sans précipitation vers le monument à la gloire de la victoire. Une pure fantaisie, si la victoire consistait en l'anéantissement mutuel.
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Le Borgne
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MessageSujet: Re: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeVen 4 Nov - 12:34

Les protagonistes étaient là: Platoon arrivait par l'avenue des Champs, et Méreau par Iéna. Le Borgne afficha un sourire de complaisance en les voyant confluer vers le monument.

Le premier était accompagné de sa petite chienne de garde qu'il aurait bien laissé entre les mains de ses hommes si les circonstances avaient été autres. Les insultes qu'elle lui avaient proféré à multiple reprises ces dernières semaines n'avaient pas manqué de le faire sortir de ses gonds. Toutefois, il ne s'en faisait pas: de la même façon qu'il parviendrait à faire taire le ronronnement impertinent de la bécane de Platoon, cette petite garce ne manquerait pas de payer tôt ou tard.

Le second, lui, était aussi venu accompagné. Les deux types restaient à distance du monument, tenus en respect par ses hommes. Le Borgne se demanda si le jeune hippie avait voulu se moquer de lui en emmenant ce simulacre d'escorte, ou s'il avait simplement eu peur de traverser les ruines de la capitale tout seul. Une fois encore, la démarche presque nonchalante de celui que tous présentaient comme le leader de l'Agora l'agaça au plus au point.

Platoon et Méreau se prenaient tous deux pour ce qu'ils n'étaient pas. Le seul maître de Paris était le Borgne. Ils allaient le comprendre. Et très vite. Les deux invités parvinrent au sommet de l'Arc, le leader de l'Imperator les avisa de son oeil unique sous ses lunettes noires.

- Messieurs, soyez les bienvenus ! Clama l'empereur en écartant les bras en signe d'ouverture. Quelle belle nuit pour nous mettre d'accord.

Le sourire de l'hôte s'étira. Il dominait, il était lui-même désormais. C'est pourquoi dans un geste osé, il replia les pans de son manteau de cuir en arrière et posa la main sur la crosse du pistolet qui pendait à sa ceinture.

- Je suppose qu'il est inutile de faire les présentations, et ce même si hélas nous nous connaissons davantage par le biais du son de nos armes que par celui de nos voix respectives. Passons donc directement à la raison de votre venue ici. Il va falloir céder vos territoires à l'influence de l'Imperator, je le crains.

Le Borgne avait le sens du théâtral. Le long soupir qu'il poussa appuya ce qui parut être un ennui sincère, mais feint. Il afficha une moue de circonstance et croisa le bras, attendant des réactions. Contrôler Paris était un véritable jeu. Un jeu dont il était Maître.
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MessageSujet: Re: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeVen 4 Nov - 14:02

Montée à pas lents. Respiration en roue libre, selon les pulsions et idées qui venaient à son esprit fou furieux...Tuer tout le monde ici présent, faire un otage, tuer l'un des deux chefs ou retourner vers la moto pour faire un rodéo ? Il s'arrêta sur une marche et éclata de rire en imaginant quelle serait la surprise du Borgne en le voyant partir des Champs en prenant son pied aux rythmes des cris apeurés d'Abby. Mais il reprit sa marche d'un air sombre, sachant pertinemment que cette réunion ferait date dans la nouvelle histoire de ce monde fabuleux.


Sommet en vue. Il prit son fusil à pompe et le garda contre sa jambe droite - précaution d'usage. Il pouvait bien y avoir toute une armée, là-haut, prête à ouvrir le bal d'une musique magnifique, et bien connue. Depuis que Paris avait été rasé, les balles régnaient en pupitre soliste. Ils savaient tous à quoi s'attendre. Cette rencontre finirait sans doute de la même manière que toutes les autres, entre fusillade fantastique et cette sensation incroyable de se sentir encore en vie, le palpitant à cent à l'heure et la sueur coulant sur le front. Sensation d'avoir échappé encore une fois à la mort si commune. Rester, pour quelques temps encore, un mort-vivant dansant sur un pied, en alternance, ne sachant plus où est la vie, où est la mort. Tirer sans comprendre, pour survivre pareillement.


Il contempla longuement ses deux rivaux. Contrairement à lui, ils étaient tous les deux les leaders incontestés de leurs groupes. Ça se sentait, ils pétaient leur orgueil en regards noirs purulents d'importance. Ils pouvaient s'octroyer ça, après tout, ils étaient toujours en vie. Mais tout de même...les tenues de ces deux guignols faisaient sourire Platoon, qui se sentait aussi important qu'un des rares poils qui poussait encore sur le crâne du Borgne.


La situation lui permettait de les jauger un peu mieux, au calme.
Celui qui se disait le Grand Patron de ce merdier semblait étonnamment plus jeune que lui, mais pas de beaucoup. Il avait sûrement l'expérience de la violence et de l'ordre. Armée, police, services secrets ? Sûrement pas un rigolo...un de ces hommes prêt à dégainer plus vite que sa mère si elle le mettait en joue. Pas le genre à se laisser faire.
Dominant, classieux, connard. Charmant cocktail explosif. Corrosif.

Il resta perplexe devant le gamin qui se présentait à lui. Les précédentes fois, il n'avait pas réussi à le voir d'aussi près, et se rendre compte à quel point il était jeune. Couillu ou juste cinglé ? Un pompe à la main...peut-être bien les deux, mon capitaine. En tout cas, sûr de lui. Il savait comment ce gamin dirigeait son monde...encore un doux rêveur à qui il avait dû donner un cours, sans nul doute, par le passé. Un jeune crétin idéaliste.



Sourire presque renversé, Platoon s'assagit mentalement pour se concentrer sur les paroles du Borgne. Bien sûr, c'était lui qui les dirigeait, c'était à prévoir. En entendant l'introduction du grand chef de l'Imperator, Eliakim lâcha un rire sonore, profond et constant. Quand il reprit ses esprits, son visage redevint sérieux en quelques secondes. Froid et impassible, le sourcil froncé.




- T'es un marrant, toi. On peut dire que tu soignes tes entrées. Plus sérieusement, tu ne nous as pas amenés jusqu'ici pour nous raconter tes dernières trouvailles humoristiques, non ? Allez, vide ton sac à ce bon vieux Eliakim Platoon, mon gars.



Ça commençait.
Bientôt, les balles entameraient leurs chants.
Mais avant, place nette à l'Histoire.

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MessageSujet: Re: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeVen 4 Nov - 14:51

Si le Borgne l'avait invité à venir le rejoindre sur son trône de pierre, il n'avait pas expliqué pourquoi. Lors de l'ascension, tout en comptant les marches, le jeune homme se demanda pourquoi avoir choisi l'Arc de Triomphe pour établir le centre de l'Imperator. Le clan était suffisamment étendu et organisé pour prétendre au titre d'organisation para-militaire, alors pourquoi ne pas s'être implanté dans ce qui lui aurait correspondu le mieux, comme Matignon ou l'Elysée ?

Lorsque Nathaniel arriva au sommet, il constata que Platoon arrivait juste derrière. Il n'imaginait pas qu'un tel anarchiste se souciait d'être ponctuel. Cette pensée lui arracha un sourire quasi-imperceptible, qu'il s'empressa d'effacer. En quelques pas, il fut à la hauteur du Borgne, et tourna le dos à l'avenue des Champs afin d'avoir un oeil sur les deux hommes. Il nota que les deux avaient la main posée sur leur arme.

Les armes.

Dans un monde tel que celui-ci, tel qu'il était devenu, celui qui avait les armes avait le pouvoir. "Le Pouvoir". Les mots mêmes qui étaient gravés à la pierre sur la crosse de son fusil à pompe.

Nathaniel fit glisser son regard du pistolet du Borgne au fusil de Platoon. Lui, se contenta de glisser ses mains dans les poches. Il n'avait pas besoin de jouer à qui avait la plus grosse.

Puis il avisa plus en détail les deux leaders. Le Borgne était dégarni, ce qui le surprit légèrement. Les fois où il avait pu l'apercevoir, il avait pensé que celui-ci portait un bandana couleur peau. Encore un mythe qui s'envolait. Du reste, l'individu correspondait bien à l'image qu'il s'en était fait: un homme d'âge mûr, au physique solide, et au charisme certain. Platoon lui apparut plus clairement également. Plus petit que le Borgne et lui-même, il n'en restait pas moins un individu d'apparence charmante, dont le costume vraisemblablement usagé ne retirait en rien l'intégrité. La seule touche détonante résidait en sa chemise, qui n'avait rien à voir avec le reste du personnage.

L'oeil blasé, le visage impassible, Nathaniel écouta patiemment la tirade du Borgne. Pas de réaction immédiate, il se contenta d'attendre celle de l'anarchiste, qui ne le surprit pas le moins du monde. Un rire tonitruant, et une provocation, c'était l'esprit.

Il n'était peut-être pas judicieux de la part de celui qui tenait les Night Wolves d'inciter celui qui tenait Paris à lui déclarer la guerre. Jusqu'à présent, les trois clans n'avaient eu affaire qu'à des petites escarmouches, sans grande conséquences ni grandes pertes. Cette fois, il était clair que l'issue de la rencontre déciderait de l'avenir et du sort des Survivants de toute la capitale.

Ignorant la boutade de Platoon et en quête de dialogue, la voix de l'étudiant s'éleva, aussi vide de sentiment que la litanie d'un moteur:

- Je me demande quel droit vous octroie la légitimité de revendiquer les territoires de deux clans autonomes, Borgne.

Son regard passa brièvement sur Platoon, avant de revenir à son interlocuteur principal:

- Vous êtes un chef auto-proclamé. Rien n'oblige l'Agora à vous reconnaître, et certainement pas les menaces.

Il se tut, n'affichant pas la moindre expression, droit et stable. Il venait d'affirmer sa position très clairement, et n'avait plus rien à dire jusqu'à ce que l'un ou l'autre ne reprenne la parole.
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MessageSujet: Re: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeVen 4 Nov - 15:43

Inepties. Fadaises. Inconscience. Anarchie.

Platoon était d'une impertinence absolument inconcevable. Le Borgne haussa le sourcil de son oeil valide après sa réplique. Il n'était rien. Il n'était que le petit chef d'une bande de sauvages à la dérive, qui n'avaient ni repères, ni buts. Et lui, insecte insignifiant, misérable chien, osait se rire de lui, chez lui ! La pression de sa main s'alourdit sur la poignée du pistolet de l'empereur.

Puis ce fut au tour de Méreau de rejeter sa demande. Le gosse parlait de légitimité, de revendications, de reconnaissance... Autrement dit, il n'avait que des conneries à la bouche. Le Borgne se demanda comment des Survivants avaient pu choisir de rejoindre un tel utopiste. C'était bien simple: Méreau ne comprenait rien aux réalités du Nouveau Monde. Il n'était qu'un petit con.

L'empereur de la capitale leva sa main libre, la secoua légèrement, tout en prenant la parole d'une voix contrôlée:

- Paris est morte. La France est morte. Le Monde est mort. Pourtant, il reste des vivants éparpillés dans cet enfer. Vous en êtes les représentants. Et il faut protéger ces gens. Les prémunir de la violence, de la haine, et de la folie des ruines.

Il s'arrêta un instant, les deux sourcils froncés. Puis il écarta les bras solennellement, et reprit d'une voix forte:

- L'Imperator est la seule voie possible pour y parvenir.

Un sourire se dessina sur ses lèvres. Le visage du Borgne devint inquiétant. Il croisa les bras, poussa un long soupir, et laissa le silence planer pendant ce qui parut être de longues minutes. Le vent charia le bruit de la capitale aux oreilles des trois hommes.

Un bruit de mort. Il semblait que des tôles grinçaient quelque part, de manière discontinue, malsaine. Comme si quelqu'un prenait un malin plaisir à rappeler à tous que Paris n'était plus rien qu'un vaste bidonville irradié. Au loin, une détonation se fit entendre, suivie d'un cri. Un cri de femme.

Le Borgne brandit l'index immédiatement, pour signaler aux deux autres protagonistes que ce bruit illustrait parfaitement ses propos.

- Chaque minute qui passe sans que l'Imperator ne soit là augmente le nombre de victimes. Vous n'êtes pas des idiots. Je sais que vous me comprenez.

Croisant de nouveau les bras, l'empereur leur tourna le dos, faisant face à ce qui restait de la Tour Eiffel, qui ressemblait désormais davantage à sa cousine de Pise, penchant lamentablement d'un côté, de l'autre côté de la Seine. Là-bas, derrière ces bâtiments en ruine.

- Vous me forcez cependant à reformuler ma requête. C'est regrettable, mais c'est ainsi. Sachez que j'espérais ne pas devoir en arriver là.

Alors qu'ils ne pouvaient pas le voir, le sourire du Maître s'élargit. Il jubilait presque.

- Si vous refusez de me céder le pouvoir sur vos territoires, ce sera la guerre.

La déclaration, fut claire, nette, et précise. Le Borgne n'ajouta rien. Il menait la partie, et ne comptait pas céder la main. Il connaissait déjà la réponse des deux individus qui se trouvaient derrière lui. Si les choses se déroulaient ainsi, c'était parce qu'il avait déjà tout prévu. C'était bien parce qu'il l'avait voulu.
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MessageSujet: Re: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeVen 4 Nov - 16:19

Ça allait rapidement tomber. Les esprits s'échauffent et les mains touchent machinalement l'arme non loin, dès que la discussion commence. C'était un rituel, désormais, dans la nouvelle société. On parlait autant avec ses mots qu'avec des balles, soigneusement ciblées pour ne pas gaspiller. C'était la Loi du plus fort, de celui qui en impose, du pouvoir anarchique déguisé en ordre arbitraire. Méreau, derrière ses airs d'enfant de chœur aux réflexions de catéchisme, participait à cela sans s'en rendre compte, hurlant à qui mieux mieux son humanisme vomitif. A l'inverse, le Borgne luttait contre l'humain pour sauver l'humain, en faisant appel à toute l'étendue de son ego malade.

Platoon entendait les deux leaders parler, donner leur point de vue, et souriait de rage à l'écoute de telles conneries. A croire que ces deux-là n'avaient pas vu le monde comme lui et ses hommes le voyaient : chaos, destruction, désespoir. Partout la mort était visible, partout elle rôdait, spectre du jour et rumeur des nuits hurlantes. C'était Elle, la plus forte, et ils n'étaient tous que de simples jouets entre les mains d'un hasard terrifiant, comme celui qui avait frappé les parisiens lors des bombardements. Il n'y avait plus de légitimité, de territoire, de respect les uns envers les autres. Toutes ces valeurs appartenaient à l'ancien monde, et ces deux hommes donnaient à Platoon l'impression de sortir d'une œuvre surannée.


S'emportant, il attendit que le Borgne fasse son office pour le reprendre, point par point. Méthode ancienne d'un philosophe oublié, et amusement d'un leader anarchique. Débats d'idées, ou derniers mots avant que le rideau ne se baisse. Fixant le chef de l'Imperator, il lui décocha un sourire carnassier baveux tout en parlant et en crachant sa vision personnelle de la grande décharge universelle.



- Tu veux fonder un Etat, n'est-ce pas ? Ce mot implique un avenir aussi sombre que le passé d'où nous sortons avec les yeux rouges et la gueule noire. Guerre, violence, meurtre. L'extermination que nous avons tous vécue nous a transformé, que vous le vouliez ou non. Nous sommes désormais dans le règne de la violence, de la peur, de la souffrance. Nous sommes devenus nos propres loups, et nous nous dévorerons, nous nous déchirons jusqu'à ce que le dernier d'entre nous crève de faim en clignant de l’œil !


Il partit en un éclat de rire sonore. Se prenant les cheveux, il poussa des hurlements enragés, comme pour faire sortir les idées des deux hommes devant lui qui lui pourrissaient le crâne. Il les fixa tous deux, les globes oculaires sortis, immensément fous, et reprit la parole en se déchirant les joues de ses ongles sales.


- Toutes vos causes sont perdues d'avance. L'homme qui survivra maintenant sera celui qui vivra sans états d'âme pour son prochain et sans sentiments. Fini l'humanisme sirupeux, le socialisme crétin, l'homme aidant l'homme. Plus d’État, plus de gouvernements ! Simplement le règne du plus fort, le règne de la nature ! Et celui qui tuera tous les autres...celui-là sera le plus libre parmi les plus libres. Libéré de toutes contraintes, de toutes hiérarchies, de toutes obligations. Il vivra dans l'infinie liberté de ce monde ravagé. Serais-je cet homme ? Nous le verrons.
Toi, le chauve, tu déclares la guerre, sans voir que tu n'avais même pas le choix. Tu n'es qu'un imbécile se prenant pour le Roi, alors que nous-mêmes, par nos simples existences, te forçons dans tes décisions. Te voilà esclave, comme nous tous, et bientôt tu seras cadavre...




En disant cela, Platoon leva le canon de son fusil à pompe en souriant. Une lueur de folie passa dans son regard, et il attendit assez longtemps pour que les deux autres soient prompts à réagir.



- Une guerre ? Quelle importance ? Nous sommes bien assez mûrs pour la mort. Incipit Tragaedia...Que la tragédie commence !



Gâchette pressée par Platoon. Ce fut sa manière de signer la déclaration de guerre. En tâches de sang et en verve vive, s'il vous plait. Il se mit à tirer partout tout en se reculant, prenant d'assaut la sortie. Il fallait vite sortir de là, et annoncer la nouvelle aux Loups. Songeant à cela tout en rechargeant plusieurs fois son arme, un grand sourire se dessinait sur son visage. Définitivement, il adorait la tournure que prenait ce nouveau monde. L'anarchie vivait à chaque minute qui venait se poser sur leurs carcasses sans avenir. Il la sentait, il la savourait. Surtout quand il se sentait aussi vivant, à quelques hasards de la mort.
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MessageSujet: Re: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeVen 4 Nov - 17:21

Ainsi, le triptyque n'allait pas se replier, mais se fracturer. Tandis que le Borgne parlait, Nathaniel levait les yeux vers le ciel noir de Paris. Les propos lancés là, sur le sommet de ce monument en l'honneur de l'oubli, menaient tout droit vers une seule et unique issue. Une issue prévisible. Et l'avenir semblait aussi sombre que la nuit.

La tournure que prit rapidement la conversation arracha le jeune homme à la contemplation de la voûte, et le conduisit à poser son regard sur les deux hommes. Il fronça les sourcils lorsqu'il fut clairement question de la guerre. Le Borgne était un mégalomane maniaque et dangereux. Personne ne pouvait contraindre les Survivants à se plier à la volonté d'un seul. Et la guerre était la dernière des choses dont ils avaient besoin.

Puis ce fut au tour de Platoon de parler, même si le terme vociférer aurait davantage convenu à la situation. L'individu offrit en spectacle une démence que le jeune homme n'avait fait jusqu'alors que soupçonner. Cet homme avait complètement perdu la raison. Il n'y avait d'avenir sûr que dans le concert et la concorde: les Hommes avaient le désir et la volonté de s'en sortir, de fonder quelque chose de mieux que la désolation, la guerre permanente... ou la loi du plus fort. L'Humain n'est pas un animal.

Pourtant, au regard de cet homme que se mit à brandir son arme dans leur direction, Nathaniel se dit qu'il aurait pu avoir des raisons de douter. Son regard d'acier inébranlable vrilla dans ses orbites, et il dégaina promptement Le Pouvoir.

Non, Nathaniel ne se sentait pas esclave. Il avait sa propre volonté, ses désirs et ses idéaux. A l'image de ce qui restait de l'Humanité, il n'était pas fini. Il aspirait à devenir. Et personne, surtout pas un pauvre aliéné et un dangereux égoïste, n'était en mesure de l'en priver. Il existait encore, et avait bien l'intention de faire entendre sa Voix.

- Ne faites pas n'importe quoi. Cette injonction tomba sur un ton sec, avec autant de force que de détermination.

Il était déjà trop tard pour prévenir. C'était là, c'était fait. Les clans entraient en guerre au moment même où Platoon tirait son premier coup de feu.

Les autres détonations suivirent, sifflant aux oreilles du jeune homme. Elles furent bientôt accompagnées par le crachat furieux du Pouvoir, tandis que l'ex-étudiant s'élançait dans les escaliers à la suite de l'ex-professeur. Il n'était plus temps de s'attarder sur la terrasse privée du Borgne. Il fallait évacuer les lieux.

Une fois en bas, il laissa Platoon détaler de son côté. Le liquider maintenant aurait peut-être permis d'arranger la situation. Mais tant que l'homme ne menaçait pas directement son existence, Nathaniel se refusait à tout semblant d'exécution.

Traverser la place en sens inverse fut plus compliqué qu'à l'allée. Il dut se mettre à couvert à plusieurs reprises pour éviter les tirs des hommes de l'Imperator, alertés par les détonations survenues plus haut. Ses compagnons de l'Agora firent feu à leur tour. Couvert, il s'élança en direction de Iéna, et leur fit signe de le suivre tout en déchargeant son fusil à pompe de quelques munitions pour protéger leur fuite.

Il avait à présent une tâche bien plus complexe à réaliser. Il lui fallait annoncer à l'Agora qu'une nouvelle Nuit Artificielle était sur le point de tomber.
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Abby-Gabrielle Mac Olga
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MessageSujet: Re: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeVen 4 Nov - 17:48

Perdue dans l'expectative, la jeune fille avait attendu que l'entretien entre les trois hommes se finisse. Elle avait appréhendé cette rencontre, se doutant bien que son leader ne ferait rien pour faciliter une diplomatie amicale. Elle l'avait laissé aller de son pas habituel, avec l’inquiétude montant petit à petit, au fur et à mesure que le silence grandissait sur la place. Puis, ça avait éclaté comme un tonnerre prévisible. Le premier coup de feu, perceptible du bas du monument. Elle avait sursauté, comme les autres hommes de l'Imperator...ils savaient tous ce que signifiait un coup de feu dans un moment pareil.


Naturellement, elle mit en joue les hommes de l'Imperator, sans trembler. En face, ceux qui avaient des armes en firent de même. Politesses d'usage si l'on devinait la nouvelle situation. Ils restèrent ainsi, attendant un geste, un signe, un évènement qui les feraient bouger. Pendant quelques minutes, rien ne se passa, et Abby commença à douter. Platoon était-il mort, descendu lâchement par les leaders adverses ? S'il en était ainsi, elle n'arriverait jamais à retenir la sauvagerie démesurée des Night Wolves. Surtout qu'elle irait elle-même en première ligne pour venger le motard fou.


Quand on parle du loup, il arrive en criant. Platoon sortit de l'escalier tourné en arrière, comme si on le suivait. Il se dirigea immédiatement sur Abby qui était en train de faire ronronner le moteur de l'engin noir. Des hommes de l'Imperator mirent le nouvel arrivant sous leurs canons, mais il ne leur prêta aucune attention ; à peine s'il leur tourna la tête. Enfin, une fois arrivée près de la moto, il s'inclina et fit semblant d'ôter son chapeau d'un geste théâtral. Se tournant, Abby-Gabrielle laissa s'échapper toute la peur accumulée jusqu'à présent.



- Qu'est-ce que tu as foutu, espèce de crétin ?!!!!


Platoon éclata de rire et monta sur le siège arrière, se saisissant du fusil à pompe de la jeune fille pour le caler sous l'une de ses jambes. Il rechargea son arme et tandis qu'elle faisait démarrer la moto en trombe, il tira en l'air en exultant et en hurlant à la guerre. La guerre...Abby soupira, fit semblant d'être fâchée pour ne pas dévoiler un sourire amusé. Le vieux avait encore fait comme bon lui semblait. La guerre...Faisant hurler la moto, elle accéléra considérablement tandis que Platoon s'accrochait d'une seule main au bord du siège arrière, tenant son arme dans l'autre. Elle vit dans le rétroviseur qu'il regardait le ciel avec un visage extatique, perdu aux Anges.

Dans ce conflit, ils seraient conduits par le plus fou de la meute. Et elle, la jeune louve solitaire, le suivrait jusqu'au bout. Baissant la tête contre la petite visière, elle fit défiler toutes ses convictions avec détermination. La nuit allait venir très vite, et elle leur était toute acquise.
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MessageSujet: Re: Nébuleuse   Nébuleuse I_icon_minitimeVen 4 Nov - 18:09

La nuit avait quelque chose de fascinant, particulièrement ce soir. La capitale y était désormais plongée. Peut-être par caprice, ou bien par bêtise. Ce n'était pas de sa faute à lui. Les deux imbéciles avaient refusé son offre, sa main tendue. Alors à présent, il allait leur retourner l'ascenseur.

Il ne broncha pas lorsqu'il entendit hurler l'anarchiste, pas davantage encore lorsqu'il comprit que Méreau et lui étaient en train de sortir les armes. L'empereur reste droit comme un i, sans même se retourner, le regard rivé sur le dessin de la tour de fer dans l'obscurité. Il savourait le moment. Il savourait sa victoire déjà en poche.

Le discours malade de Platoon ne réussit qu'à élargir son sourire. Méreau était certainement le seul ce soir à ne pas être satisfait de la conclusion de la rencontre. Les Survivants allaient décider de qui serait le plus fort. Et c'est lui qui leur imposerait sa loi. Qui les protégerait. Parce que c'était lui le plus fort. Il n'y avait pas d'autre issue.

Les premiers coups de feu tonnèrent, sans même faire tressaillir le vainqueur, qui se contenta de les écouter s'échapper en silence. Ils s'étaient eux-mêmes jetés à pieds joints dans la vase, et n'étaient pas prêts dans sortir. Le temps était venu pour l'Imperator de contrôler Paris, une bonne fois pour toutes.
Lorsqu'il fut certain que le hippie et l'anarchiste furent descendus, il daigna enfin détacher le regard de la désolation, et observa la place. Le ballet des coups de feu avait démarré, à peine troublé par le moteur de la moto de Platoon. Il vit les petits s'agiter, en bas, tandis qu'il se contentait de regarder en souriant.

Trois silhouettes disparurent en s'engouffrant dans Iéna. Méreau rentrait la queue entre les jambes.

Un petit point rapide s'éloigna sur l'avenue des Champs Elysées. Platoon et son caniche allaient se terrer dans leur tanière.

Le Borgne se baissa et ramassa la chaise dépliante qui se trouvait sur le sol. La mettant en place, il s'y installa et sortit une bière de la poche de son manteau. A mesure que la cadence des tirs diminuait, jusqu'à disparaître, l'empereur contemplait son royaume. L'avenir était en marche pour l'Imperator.

Alea Jacta Est.
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